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    Macc(h)bées à l’Atelier 210, spectacle conceptuel

    Peu importe le médium, on peut sûrement séparer les œuvres en deux catégories, ou, du moins, les placer sur un spectre n’ayant pas vraiment de partie centrale. D’un côté, celles qui visent à vulgariser un thème ou une forme, à simplifier un propos afin de le diffuser plus largement. De l’autre, à l’inverse, les œuvres qui ont une volonté d’exploration, moins populaire par essence puisque le but est de pousser la réflexion le plus loin possible, quitte à ce qu’elle devienne absconse.

    Macc(h)bées fait partie de cette deuxième catégorie. Un seule en scène, sans paroles et sans musiques où seul existe le corps. Le corps qu’on montre et celui qu’on entend. Il est question du deuil, mais chacun y projettera ce qu’il en interprètera tant la forme ne recherche pas un sens strict. Il est d’ailleurs assez logique d’en arriver à cette conclusion en essayant de classer le spectacle. En effet, est-ce vraiment de la danse ? Ce petit article de ce petit magazine n’a, évidemment, ni la prétention ni, même, vocation à répondre à la question de ce qu’est la danse ou de ce qui n’en est pas. Mille ouvrages théoriques et mille experts donneront autant de définitions de ce qui se recoupe sous ce nom, comme il en est, d’ailleurs, de tous les arts. La question est plus de trouver vers quelle autre pratique Macc(h)bées tend plutôt que de s’échapper à savoir s’il s’extrait carrément du registre de la danse.

    En prenant en compte l’absence de musique ou de bande sonore et la part belle qui est faite aux bruits que fait le corps (aux cris, aux rires, aux halètements), Macc(h)bées peut se regarder comme une performance, comme de l’art conceptuel. En partant de ce postulat, on accepte l’obscurité de la représentation, car le sens doit venir du spectateur et non de l’œuvre en elle-même. Cependant, cette radicalité a un prix : l’inaccessibilité. Macc(h)bées n’est pas un spectacle fait pour tout le monde et plaira aux initiés et aux amateurs du genre autant qu’il laissera impuissants ceux qui n’ont pas les codes.

    Deux visions opposées peuvent donc naître de Macc(h)bées. D’un côté, celle, très critique, d’un monde de l’Art qui se regarde et qui se complet dans la vacuité et l’opacité de pratiques dont la compréhension ne vise qu’un certain élitisme. D’un autre, celle d’une recherche libérée de toute contrainte, une réflexion se foutant d’un succès populaire qui n’a pour ambition, la plupart du temps, qu’un objectif économique. Cette dualité qu’incarne Macc(h)bées c’est, finalement, celle qui existe dans tout le monde de l’Art contemporain et qui n’a pour réponse que la subjectivité de chacun.

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