De William Shakespeare, mise en scène de Georges Lini, avec Anouchka Vingtier, Itsik Elbaz, Luca Van Grunderbeeck, Stéphane Fenocchi, Didier Colfs, Jean-François Rossion, Félix Vannoorenberghe, Nicolas Ossowski, Thierry Janssen, Ingrid Heiderscheidt, Louis Jacob et Muriel Bersy. Du 17 janvier au 16 février 2019 au Théâtre royal du Parc. Crédit photo : Jérôme Dejean.
Macbeth, cousin et chef des armées du roi d’Ecosse Duncan, se distingue par sa loyauté, sa bravoure, mais aussi sa férocité, dans la victoire militaire de l’Ecosse sur la Norvège. En chemin pour recevoir les honneurs qui lui sont dus, Macbeth rencontre trois sorcières. Elles lui prédisent qu’il deviendra duc de Cawdor et roi. Lorsqu’il reçoit effectivement le titre, inattendu, de duc de Cawdor, Macbeth laisse éclore son ambition sanguinaire. Si la première partie de la prédiction s’est réalisée, pourquoi ne pas provoquer la deuxième ? Encouragé par son épouse, Macbeth s’abandonne à l’appel du sang. Visité par les spectres de ses victimes, il s’enfonce peu à peu dans un délire paranoïaque.
L’attrait du pouvoir, et ce que l’on est prêt à commettre pour y accéder, est un sujet intemporel. C’est ce qui permet à cette pièce dont-on-ne-prononce-pas-le-nom-à-l’intérieur-d’un-théâtre, sous peine de porter malheur à la représentation, de garder toute sa pertinence.
La sobriété des costumes et du décor, ainsi que des éléments de mise en scène modernes participent à maintenir l’action dans une époque inidentifiable. Ainsi, la particularité de la pièce est de mélanger, avec brio, théâtre et cinéma. Tout au long de la représentation, l’action ou le dialogue que le spectateur est en train de voir, au premier ou à l’arrière-plan de la scène, est également filmé en direct par un cameraman depuis un autre angle.
L’histoire est sanglante, passionnée, Macbeth sombre petit à petit dans la folie, et pourtant, la pièce n’est pas que meurtres et lamentations. De nombreux instants apportent de la légèreté, quand les comédiens chantent, à deux reprises (dont une très bonne interprétation de Love is blindness de Jack White), ou quand le quatrième mur est brisé de façon humoristique. Enfin, la scène de l’orage, quand des trombes d’eau se déversent sur les comédiens, est assez impressionnante.
Macbeth est définitivement un classique à voir et l’occasion de se faire plaisir avec une bonne sortie théâtre. C’est aussi une opportunité de se souvenir que « a good conscious is a soft pillow »… comme on dit dans la langue de Shakespeare.