Titre : Ma douce Audrina
Autrice : Virginia C. Andrews
Maison d’édition : J’ai lu
Date de parution : 06 Novembre 2025
Genre du livre : Roman
Les Editions J’ai Lu ont réédité ce livre de Virginia C. Andrews et modernisé le graphisme de sa couverture iconique des années 80 que beaucoup d’entre nous lorgnaient à l’époque dans la bibliothèque des parents. Souvenez-vous de cette gamine spectrale dans son fauteuil à bascule, entourée d’ours en peluche aussi glauques que le regard qu’elle nous lançait, comme si une complicité diabolique nous liait. Enfants, nous ragions face à l’interdiction parentale de découvrir ce livre qui semblait pourtant représenter notre univers. Curieux d’enfin lever le voile sur ce mystérieux ouvrage écrit en 1982, nous comprenons aujourd’hui la raison de ce boycott…
Ma douce Audrina, l’un des nombreux romans de l’autrice phare des années 80, Virginia C. Andrews fait partie des livres que l’Américaine a fini de rédiger elle-même. Morte en 1986, elle a en effet laissé une quantité astronomique d’ébauches de romans (formant des séries) qui ont été reprises et achevées – mais publiées sous le nom de l’autrice – par le romancier américain Andrew Neiderman, lui-même auteur de nombreux thrillers, dont The Devil’s Advocate, rendu célèbre par son adaptation cinématographique en 1997 avec Keanu Reeves et Al Pacino. Voilà pour la petite histoire.
Pour en revenir à Ma douce Audrina, une présentation familiale s’impose : on a Damian, le père ; Lucietta, la mère ; Audrina, leur fille de 8 ans ; Ellspeth, la sœur de Lucietta et Vera, la fille adolescente de cette dernière. Tout ce petit monde vit dans la maison isolée de Damian et Lucietta, à la lisière de la forêt.
Audrina, doit faire face quotidiennement au souvenir malsain et oppressant de sa sœur aînée, morte des suites d’une agression plusieurs années avant sa naissance. Elle ne peut se mesurer à cette sœur qu’elle n’a jamais connue, tant l’amour et l’admiration de ses parents pour leur défunte fille sont vivaces. Pour couronner le tout, cette dernière s’appelait…Audrina. Ca commence mal.
D’autant plus que Damian oblige sa fille à se balancer dans le fauteuil à bascule de Parfaite Audrina – surnom donné par Audrina, qui en dit long sur sa propre estime – pour acquérir les dons de sa sœur tels que la douceur, la gentillesse et l’innocence. Dans le genre famille dysfonctionnelle, on est face à du lourd.
Pour les autres membres de la famille, on peut considérer Vera, sa cousine, comme l’un des personnages les plus diaboliques et retors de la littérature contemporaine tant la jalousie envers Audrina la ronge et la pousse à la tourmenter à longueur de temps. Quant à Lucietta et Ellspeth qui se détestent cordialement, elles organisent des tea time en compagnie de la photo d’une tante morte pour pouvoir régler leurs comptes et se balancer leur venin à la tronche.
Ce livre est assez ensorcelant dans le sens où l’on perçoit que quelque chose cloche au-delà du caractère malsain et tordu des personnages. Les pertes de mémoires d’Audrina, les années qui semblent se mélanger, le mystère autour du décès de Parfaite Audrina… On a envie de continuer le bouquin pour gratter et voir ce qu’on nous cache. Vous comprendrez tout si vous allez jusqu’au bout…et vous ne serez pas déçus.
Rebondissements, révélations et indignations finiront par vous convaincre que malgré les réticences initiales dues à la simplicité d’écriture, l’invraisemblance de certaines réactions et le langage trop mature (et donc peu crédible) d’Audrina qui a à peine 9 ans, Ma Douce Audrina est un pur divertissement pour vous faire oublier tout le reste. Ce n’est pas parfait, mais c’est un petit plaisir coupable…nappé de perversion.