Allant du Summer of Love de 1967 à maintenant, l’exposition qui se tiendra au Bozar du 12 octobre 2024 au 5 janvier 2025 présente plus de 120 œuvres de 80 artistes nationaux et internationaux. Love is Louder, c’est une affirmation, c’est une ouverture et c’est un voyage tendre, honnête, franc, frontal et nécessaire.
Premier chapitre : Intimité et Romance.
La relation amoureuse. Comment elle se commence, comment elle se vit, comment elle se termine. Pixy Liao et ses photos extraites de la série Experimental Relationship. Au Japon, il est mal vu qu’une femme sorte avec un homme plus jeune, ce serait renverser la dynamique de pouvoir consacrée. La série Experimental Relationship met donc en scène Pixy et son plus jeune partenaire, Moro, dans des mises en scène décalées où elle prend le pouvoir. Autre œuvre splendide et marquante, c’est An Icelandic Saga, ensemble de 48 dessins de l’artiste Dorothy Iannone qui y raconte son voyage à Reykjavik et sa rencontre avec l’artiste Dieter Roth, qui sera sa muse et son partenaire. C’est une célébration de la chair et de l’Eros, une fusion libre du corps et de l’esprit.
Comment aborder les relations amoureuses de nos jours sans parler des applications de rencontre. Joëlle Dubois nous donne à voir de quelle manière cela impacte le couple ; nous y voyons des couples coupés de l’autre à cause d’écrans, ces mêmes écrans qui ont permis leur rencontre.
Deuxième chapitre : Parent et Amitié
Les parents, ceux par qui l’amour est censé venir, ceux qui construisent par leur comportement la vision future de l’amour pour leurs enfants. L’amitié, cette partie bâtarde de l’amour, cette partie qu’on délaisse, qu’on estime parfois peu et qui pourtant nous construit tout autant que l’amour romantique ou parental. L’artiste Catherine Opie s’est rendue pendant deux mois sur les routes étasuniennes afin de documenter la parentalité lesbienne et d’y témoigner de l’attention particulière qu’on porte à la communauté. La communauté lesbienne étant invisibilisée, ses photos prennent un caractère politique. Pour explorer la fraternité, on pourra admirer la fresque colorée et vivante, vibrante des frère jumeaux Gert et Uwe Tobias qui y interprète l’épisode biblique de Caïn et Abel, donc du bien et du mal et qui symbolise l’ambivalence ressentie ; de l’amour mêlé à de la jalousie, de la haine parfois.
Troisième chapitre : Communauté et Solidarité.
L’amour au-delà du couple et de la famille, l’amour comme levier de réflexions et d’actions. L’amour qui fait sa révolution sociale et sexuelle en mai 68, le début du mouvement hippie, l’épidémie de SIDA, l’amour qui devrait être le fondement de nos sociétés. Alors que la guerre au Vietnam fait rage, Yoko Ono et John Lennon proteste à leur façon, ils délivrent un message de paix avec leur performance Ben In Peace. Nan Goldin dans une série de 10 photographies, Gilles and Gotscho, trace les moments d’un couple homosexuel et nous les montrent pendant leurs jours heureux jusqu’au décès Gilles, des suites du SIDA. Et pour finir cette exposition dans un message d’espoir, dans un souhait pour l’humanité entière, Julianne Swartz nous invite à nous asseoir sur un banc à deux, à se toucher la main et à enclencher l’installation par ce contact.
Il faut admettre que notre tendance actuelle est à la minimisation de l’importance de l’amour, soit il est relégué dans l’intime, loin des sujets de société, loin des questions politique, soit on lui attribue des aspects niais et légers. Cette exposition en est un contre-exemple très très bien exécuté. De salle en salle, l’amour s’étend et se répand, il naît dans l’intimité de couple puis explose dans la société.
C’est réellement une exposition à voir, à sentir et ressentir. Avec en bonus Bozar Arcade : Love and Emotions in Video Games où vous pourrez performer un baiser, une relation passionnelle, une rencontre et tant encore. Un excitant complément à tester.
- Ou? Bozar, 23 rue Ravenstein, 1000 Bruxelles
- Quand? Du 12 octobre 2024 au 05 janvier 2025 et du mardi au dimanche de 10h à 18h
- Combien? 16 €, différents tarifs réduits possibles