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    L’orée : un quatuor entrelacé à la Belgian gallery

    Nichée au cœur d’Ixelles, la Belgian Gallery présente L’orée, un « group show » composé de Lucie Lanzini, Yann Bagot, Benoît Jacquemin et Béatrice le Hodey.

    L’exposition réunit ces quatre artistes autour de la rencontre de l’art et de la nature : « Pour Yann Bagot, Benoît Jacquemin, Lucie Lanzini et Béatrice le Hodey, l’art est sans aucun doute à la lisière du réel, au bord du dévoilement, au seuil de l’illusion », explique Isabelle Pouget. 

    Cordes, chardons, verre, transparence et reflets : le travail de Lucie Lanzini est éblouissant. Dans son œuvre, le végétal – autant de Fleurs du mal, tortueuses, épineuses et artificielles – enlace des cordes pastel. L’artiste crée des oxymores de textures, en suggérant la souplesse avec un matériau dur. À travers le bronze, le verre, la Jesmonite ou la céramique, elle fait plonger le regard dans de savoureux trompe-œil. Ses installations témoignent d’une grande prouesse technique et d’une subtilité finement symboliste. 

    Lucie Lanzini, like an addiction

    L’univers de Lucie Lanzini s’entremêle très bien avec celui de Yann Bagot. L’artiste français présente des dessins à l’encre de Chine. L’art est pour lui un moyen de se rapprocher de la nature, de saisir la spontanéité et la tension des lignes. Ses paysages sont surtout réalisés dans le cadre de résidences. Son étude de souche en forêt de Soignes est le résultat d’un atelier à La Cambre. Yann Bagot capte la nature en plein air, il est intéressé par l’étude immédiate de son environnement. Il désire figer le « premier regard », l’image qui s’imprime dans notre cerveau au moment où nous posons les yeux sur un objet, comme un arbre. 

    L’Orée dévoile aussi des paysages captés en forêts alsaciennes, anciens champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Bagot ne souhaite pas peindre la guerre telle quelle, mais plutôt se connecter au sol qui contient les bombes, le sang et la souffrance des hommes. Il rend ainsi hommage aux arbres, au cycle de résurrection et au travail de mémoire. 

    Yann Bagot, Le Souffle du sol #9, forêt du HWK, 2020

    Le motif de l’arbre se retrouve chez Béatrice le Hodey. Le rouge prédomine chez elle. Ses « portraits d’Afrique du Sud » véhiculent la violence et la puissance de cette couleur. A travers  la cime vermeille, apparaissent, comme un palimpseste mystique, des phrases issues d’une prière adressée à Jésus, l’Anima Christi. 

    Béatrice le Hodey, Portrait d’Afrique du Sud, 2018

    Pour terminer, une salle est dédiée aux marqueteries de Benoit Jacquemin. On est happé par une danse de couleurs énergiques. L’artiste joue avec différentes essences de bois exotiques importés d’Afrique, créant comme des puzzles de bois et produisant un pertinent choc visuel. Les images proviennent de la propagande publicitaire coloniale. Jacquemin évoque ainsi la complexe et sombre histoire de la Belgique. 

    Benoît Jacquemin, sans titre, 2023

    La combinaison des quatre artistes forme une attrayante exposition. Avant de partir, pensez à jeter un coup d’œil sur la terrasse où vous verrez l’empreinte incrustée des cordes de Lucie Lanzini…

    • Où ? Belgian Gallery, 39 rue de Florence, 1050 Ixelles
    • Quand ? Du 15 mars au 18 avril 2024, ouvert le jeudi de 11h à 18h, le vendredi et le samedi de 14h à 18h 
    • Combien ? Accès libre

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