Un peu de folk indie cela vous dit ? Si oui, Lord Huron pourrait bien satisfaire votre envie. Jeune groupe issu de Los Angeles, Lord Huron c’était fait remarquer en 2012 avec Lonesome Dreams, un premier album prometteur très apprécié par la critique.
Mais bon nombre de groupes vous le diront, si réussir un premier album n’est pas une chose facile, faire aussi bien voir mieux sur le deuxième l’est encore moins. C’est Ben Schenider, le chanteur du groupe, qui s’est chargé de la lourde tâche d’écrire ce deuxième opus, ainsi que de sa production.
Strange Trails de son petit nom, contient 14 « chansons venant de l’inconnu » comme on peut le lire sur la pochette très old-school, ressemblant à une vielle pochette de 33 tours. Mais Plutôt que de parler de 14 chansons, nous aurions plutôt parlé de 14 petites histoires, toutes sorties tout droit de l’imaginaire fertile de Schneider. Si ceux qui ne maitrisent pas la langue de Shakespeare ne saisiront évidemment pas toutes les nuances de ces récits, la musique leur proposera tout de même un joli petit voyage.
Semblant surgir d’un brouillard matinal écossais, les différentes compositions s’enchainent, chacune à leur rythme, mais en proposant toujours cette sensation brumeuses à l’auditeur. Si certains morceaux, à l’image de l’excellent The World Ender, se montrent plus dynamiques, un coté mystérieux et apaisant reste tout le temps présent et maintient l’auditeur dans un état second.
Et c’est bien là que se trouve en même temps le principal défaut du groupe et sa principale qualité. Car cette atmosphère, si elle devrait procurer chez certains une sensation relaxante et agréable, pourrait rebuter les autres, leur donnant l’impression que chaque composition est passée après sa création dans un même grand moule rendant les sonorités assez uniformes et peu variées.
Loin des productions pop aseptisées, Strange Trails, qu’il parvienne à vous toucher ou non, aura au moins l’honneur de proposer une expérience différente
En passant, notez également que le côté américain du groupe est régulièrement musicalement assez marqué, comme sur les assez country La Belle Fleur Sauvage et Cursed
Finalement, nous ressortons de plusieurs écoutes de cet album avec une impression un peu mitigée. L’univers de Lord Huron est intéressant, mais on sent et sait qu’il aurait pu l’être encore plus, en prenant notamment plus de risques sur des compositions qui, passé leur aura mystérieuse, s’avèrent parfois trop conventionnelles.
Ben Schneider a créé un bien bel univers, reste maintenant à lui apporter du contenu aussi riche qu’il le mérite.