Crédit photo : Isabelle De Beir
Mise en scène de Thierry Debroux avec Gabriel Almaer, Ronald Beurms, Laurent Bonnet, Pascaline Crèvecoeur, Karen De Paduwa, Jo Deseure, Sandrine Laroche, Camille Pistone, Othmane Moumen, Babetida Sadjo, Yannick Van Hemelryck, Lofti Yahya, Sébastien Corbière, Mickaël Dubois, Arthur Marbaix, Inan Aylac, Jérémy Boosten, Chloé Demelenne, Daphné Huynh Marc Laurent, Laura Mann, Antoine Negrevergne, Marvin Schlick
Du 23 septembre au 25 octobre à 20h15 (15h le dimanche) au Théâtre du Parc
Le Parc est réputé pour présenter des pièces soit à gros budgets, soit considérées comme généralement inadaptables au théâtre. Les Misérables ou Le Tour du monde en 80 jours auparavant, L’Odyssée d’Homère maintenant et Alice au Pays des Merveilles bientôt. Autant dire qu’en général, on s’attend à en prendre plein les yeux.
Pour commencer la saison 2014-2015, Thierry Debroux s’attarde sur la deuxième partie du monument antique d’Homère : L’Odyssée. Ou le retour impossible d’Ulysse vers sa douce île d’Ithaque. Dix ans de péripéties imposées par les dieux empêcheront Ulysse de rejoindre Pénélope, sa femme, et Télémaque, son fils. Il ne reste plus qu’à Debroux de mettre tout cela sur scène et de faire comprendre aux spectateurs les différentes étapes de cette épopée.
La première façon d’y arriver, c’est de simplifier l’histoire et le texte tout en gardant le fondamental. On laisse tomber le texte original et on garde un soupçon de vieillot dans les dialogues pour que le spectacle s’adresse à tous les publics.
La deuxième façon est propre au Parc. Quitte à en avoir les moyens, autant ne pas donner dans le minimalisme et de mettre le paquet sur les décors et les costumes. A ce niveau-là, c’est souvent une réussite. Le décor de Ronald Beurms paraît de prime abord très simple, composé d’un tube de plaques pivotantes (voir photo), mais qui s’avère aussi un endroit propice pour y projeter différentes images d’Eve Martin et affirmer l’ambiance de la scène. Divers accessoires venant du plafond ou apparaissant de sous la scène achèvent d’éblouir le public. Les costumes, quoique parfois étranges, restent toutefois appropriés.
La troisième façon est d’apporter de l’humour là où il y en a peu. Si l’histoire d’Ulysse n’est pas vraiment une bonne tranche de rigolade, l’humeur et les actions des dieux de l’Olympe le sont bien plus. N’ayez pas peur de voir apparaître Poséidon, Eole, Hermès ou Athéna. Ce sont ces deux derniers qui enchanteront le plus les spectateurs du jour. Véritable duo comique entre un Hermès farceur et enfantin, et une Athéna tentant de contrôler toutes les situations. Le décalage entre le comique énergique d’Othmane Moumen et la taille loin de l’image d’Athéna de l’actrice Karen De Paduwa est aussi très cocasse et bourrée d’anachronismes réjouissants (Hermès a un plus d’un tour dans son sac ?).
En général, tous les acteurs sont justes et bien dans leurs sandales. Malgré tout, la performance perverse et intense de Lotfi Yahya est à mettre en avant. D’un autre côté, la présentation des deux parties de la soirée en slam par Inan Aykac (plus connu sous le nom d’Ayneed) n’apporte rien à la pièce. Cette constatation ne veut pas remettre en question le talent de l’artiste mais plutôt l’intérêt d’amener une séquence résolument moderne alors que la tentative n’est jamais exploitée durant le reste de la pièce.
En définitive, c’est une excellent pièce et une excellente adaptation de L’Odyssée que nous présente, en ce mois de septembre, le Théâtre du Parc. On ne voit jamais le temps passer et c’est étonné et déçu que l’on est ébloui par les lumières de la salle à l’entracte. Impatient de découvrir la suite d’une histoire pourtant connue.