De Fabrice Melquiot, mise en scène de Georges Lini, avec Isabelle Defossé et Georges Lini
Du 6 septembre au 29 octobre 2016 à 20h30 au Théâtre Le Public
C’est au théâtre Le Public que l’on retrouve Lisbeth, écrit par Fabrice Melquiot en 2006. Après Namur, Louvain-la-Neuve et Avignon, les comédiens Isabelle Defossé (Maris et Femmes de Woody Allen dès Novembre) et Georges Lini (Hotdogs, Le Mur) se retrouvent sur les planches pour nous faire découvrir une histoire d’amour touchante.
Fabrice Melquiot nous embarque dans une histoire douce-amer. Celle d’un homme, Pietr, et d’une femme, Lisbeth, tous deux proches de la quarantaine. Ils se rencontrent à la terrasse d’un café. Ils s’aiment. Vite. Rapidement, les choses deviennent sérieuses. C’est alors que Lisbeth apparait différente aux yeux de Pietr. Ses gestes, sa douceur, sa voix restent les mêmes mais son corps, son visage semblent différents. Allégorie de la fin de la passion ou de la peur de l’engagement ? L’amour à quarante ans est-il différent de celui de nos vingt ans ?
Dans une mise en scène moderne et inventive, Georges Lini nous présente ces deux personnages d’une sensualité à couper le souffle. Choisissant l’aparté comme une voix off, on assiste aux pensées des personnages ce qui permet au public d’être pris à témoin dans leur histoire. Seuls deux chaises, un lit et un arrosoir constituent le décor. Cet univers sobre permet d’intégrer tout les petits détails qui créent le récit : de la météo jusqu’à l’éclairage sordide d’une chambre d’hôtel miteux. Nos deux personnages s’y intègrent merveilleusement. Ainsi nous les suivons de Tours à Paris en passant par La Rochelle, autant d’étapes dans cette aventure amoureuse exaltante.
Crus en mots et en gestes, Lisbeth et Pietr se mettent à nus. Déjà réunis dans une pièce de Melquiot (Youri), la complicité palpable entre Isabelle Defossé et Georges Lini rend cette histoire d’autant plus sensuelle et réaliste, ce qui atténue la frontière entre allégorie et réalité.
Doux et passionné, Lisbeth est une histoire d’amour. Une mise en abyme de nos débuts, de nos fins.
Tout se mélange. La fin est-il le début ? Le début est-il la fin ? Lorsque nos yeux s’ouvrent sur la nouveauté, qu’en est-il du futur ? Et où nous positionnons-nous, spectateurs voyeurs, dans cette histoire d’amour ?
Avec humour, passion et sensualité, les comédiens et l’auteur nous font traverser toutes les émotions. Joie et haine, douceur et pleurs… Cette pièce surprend par sa justesse.