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    [L’instant VHS] Nos jours heureux d’Éric Toledano et Olivier Nakache

    nos jours heureux affiche

    Chaque semaine, je cherche pour vous un film à voir, ou ne pas voir sur vos écrans de télévision. L’instant VHS, c’est l’opportunité de pouvoir parler de divers films qui ont un certain âge ou qui ne sont plus dans l’actualité : des films cultes ou oubliés. Pour la semaine du 8 au 14 juin, nous nous sommes intéressés à un film d’Éric Toledano et Olivier Nakache : Nos jours heureux qui sera diffusé à 20h55, le mardi 9 juin 2015 sur M6. Le voyage dans le temps commence…

    Vincent Rousseau dirige sa toute première colonie de vacances. C’est parti pour trois semaines dans l’univers des colos : histoires de cœur, soucis quotidiens, enfants turbulents, etc. Entre les animateurs pas toujours très professionnels, les nombreuses activités à organiser et une visite impromptue de Jeunesse et Sport, le séjour de Vincent n’est pas de tout repos et rien ne se passera, évidemment, comme prévu !

    Pour cette troisième édition de L’instant VHS, on sort un peu de nos cassettes vidéo pour un film légèrement plus récent. Nos jours heureux est sorti en 2006 et le duo de réalisateurs n’avait pas encore explosé le box-office avec Intouchables. A peine sortis de leur première réalisation, Je préfère qu’on reste amis, ils embauchent de nouveau Jean-Paul Rouve dans le rôle-titre et décident d’adapter leur propre court-métrage, Ces jours heureux.

    Ces jours heureux, est un des derniers courts de Nakache et Toledano avant leur apparition sur le grand écran. Il reprend déjà, dans les grandes lignes, le futur long et ne se distingue que par son casting. Si à l’époque, l’équipe était composée de Lorant Deutsch, Fred Testot ou Valérie Benguigui, on retrouve par exemple Omar Sy ou Catherine Hosmalin de nouveau à l’affiche du grand frère. C’est aussi l’occasion pour les deux réalisateurs de raconter les joies et déboires de leur propre expérience de colos, endroit où ils se sont rencontrés.

    nos jours heureux 3

    A l’époque, Nos jours heureux est une jolie surprise avec 1,5M d’entrées en France, alors que le précédent film des réalisateurs avait peiné à atteindre les 300 000 entrées. Sorti a une période où les bons choix familiaux ne se bousculaient pas au portillon, Nos jours heureux est surtout une bonne surprise ! Film rafraîchissant, stéréotypé comme il faut, il embarque le téléspectateur de manière crédible dans l’univers des colonies de vacances.

    Bien sûr, tout n’est pas parfait dans ce film et c’est toujours un grand défi de jouer avec des enfants au cinéma, et donc, a fortiori, encore plus difficile avec 70 d’entre eux sur un plateau, devenu d’ailleurs pendant le tournage une sorte de colo où l’équipe artistique et technique ont servi d’animateurs. C’est aussi un défi de ne pas tomber dans le cliché trop facile et les stéréotypes vulgaires. Si l’alchimie prend, quelques travers excessifs sont tout de même à déplorer (entre autre avec le personnage de Timothy, correspondant belge trop bourgeois).

    Au final, Nos jours heureux est une sympathique comédie d’une qualité bien supérieure à une production française parfois déprimante. Plonger dans le film a tendance à, soit raviver quelques souvenirs, soit faire découvrir un monde inconnu à son public, mais réussit surtout, à faire voyager le spectateur pendant 1h43, le faisant traverser l’effervescence du début d’une colo, les déboires et plaisirs du séjour jusqu’à la mélancolie de la fin du voyage et des adieux.

    Mais bien sûr, si vous fuyez ce que je vous conseille, ne vous plaignez pas de vous retrouver à dormir devant un documentaire sur les ordonnances médicales ou un téléfilm avec une avocate.

    Pour apprendre quelque chose d’intéressant : le festival de comédie de l’Alpe d’Huez a été bénéfique au film qui a remporté le prix du jury jeune, le prix du public et un prix d’interprétation pour Joséphine de Meaux et son rôle inoubliable de timide mono tendance névrosée.

    Juste pour pas mourir idiot : le château qui a servi pour le tournage est un lieu de colonie de vacances où ont séjourné Olivier Nakache et Éric Toledano, les réalisateurs.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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