Et non, il n’est pas mort. Le Grand, le Beau, l’Excellentissime, L’instant VHS ! Plus de rapport avec votre télé, les films n’y passent presque plus. Mais heureusement, les sociétés de streaming ayant besoin d’un large catalogue, ces pépites (ou non) sont disponibles d’un claquement de doigts. L’occasion dès lors de reparler d’un film plus ancien, souvent culte, parfois oublié mais toujours intéressant à revoir. Si vous êtes vieux et que le dernier film que vous avez accepté de voir est Cléopâtre avec Elisabeth Taylor, si vous êtes trop jeunes et que pour vous le cinéma a commencé avec Harry Potter et Twilight, si vous êtes de la même génération que l’auteur et que vous souhaitez revoir ces films cultes qu’on oublie parfois, cette rubrique est faite pour vous. Sinon, les plateformes de streaming ont sans doute quelque chose pour vous…
Cette rubrique s’est déjà intéressée à plusieurs reprises au cinéma de divertissement américain des années 80 et 90, que ce soit à travers des films comme Le ninja de Beverly Hills, Un flic à la maternelle ou encore Arrête ou ma mère va tirer. Ceux-ci et bien d’autres encore comme L’arme fatale ou Le flic de Beverly Hills faisaient partie de la programmation plus ou moins régulière des chaînes de TV, l’occasion d’une petite Madeleine de Proust occasionnelle. Avec l’arrivée des plateformes de streaming et la nécessité pour celles-ci de proposer du contenu à leurs utilisateurs, la possibilité de plonger sans restriction dans un catalogue étendu de vieux films s’est fortement élargie. L’occasion pour moi de me replonger dans la série des Die Hard et pouvoir enfin répondre à la question essentielle Qui appeler si une bande de terroristes s’attaque à mon immeuble de bureau un soir de Noël ?
Film de Noël?
John Mc Tiernan mélange en effet les genres, son film naviguant entre le film catastrophe – John McLane étant un vrai gouffre financier et une menace pour la solvabilité des compagnies d’assurance selon ses collègues – le film d’action – Bruce Willis formant avec des acteurs comme Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Chuck Norris ou encore Dolph Lundgren la colonne vertébrale du genre action dans les années 80 et 90 – et le conte de Noël – pour les deux premiers épisodes de la série en tout cas, qui en compte cinq en tout.
Pour rappel Die Hard raconte l’histoire de John McClane, policier new-yorkais rendant visite à son épouse, Holly, afin de se réconcilier avec elle. Mais alors que celui-ci retombe dans les travers qui ont poussé sa femme à le quitter, des terroristes font soudain irruption dans l’immeuble dans lequel se déroule la fête de Noël organisée par l’employeur de Holly, la Nakatomi Corporation. Débute alors un jeu de cache-cache particulièrement sanglant où John devra éliminer seul Hans Gruber, et son équipe lourdement armée.
Un homme normal
John Mc Tiernan, en plus de lancer le genre du conte de Noël survitaminé crée également un précédent en donnant le rôle du héros à un flic ordinaire, un homme qui n’a pas la carrure ou l’expérience d’une machine à tuer contrairement aux autres stars de film d’action des années 80 et 90 comme Stallone – Rambo, Cobra -, Dolph Lundgren – The Punisher – ou encore Schwarzenegger – Commando, Predator -, mais simplement un père de famille qui tente de sauver le plus de vie, y compris la sienne, en dépassant ses propres limites – que l’on pense à la scène des vitres brisées qui mutilent littéralement les pieds de notre héros. Un précédent qui fera des émules comme Speed avec Keanu Reeves ou Air Force One avec Harrison Ford. Outre l’originalité dans le choix du héros, le réalisateur impose également l’idée d’un vilain froid et calculateur dans la personne de Hans Gruber, un personnage charmant et cultivé qui n’hésite pas à faire exploser le toit d’un immeuble pour arriver à ses fins.
Que ce soit dans Die Hard ou Die Hard 2, de nombreux éléments du film font écho à la réalité du moment. Ainsi le choix du propriétaire de la tour, une entreprise japonaise fait écho à la toute puissance économique du pays dans cette décennie, avant l’éclatement de la bulle immobilière et boursière quelques années plus tard. D’ailleurs, le choix d’une bande de terroristes venus d’Allemagne, fait-il écho aux préjugés sur la froideur et la rigueur germanique dont Hans Gruber est un digne représentant ?
Quant au scénario du second épisode, on peut sans se tromper affirmer qu’il fait écho à l’invasion du Panama – justifié par la nécessité de faire chuter le général Noriega – et la lutte contre la drogue qui s’intensifiait ces années-là.
Die Hard ou Die Hard 2?
Contrairement à Beverly Hills Cop 2 qui apportait de nouveaux éléments par rapport à l’original, Die Hard 2 est la copie conforme du premier au niveau du scénario : John McClane est toujours au prise avec une bande de dangereux terroristes (anti-communistes acharnés pour changer) qui sont prêts à tuer le plus grand nombre pour atteindre leur objectif. Le décor change mais n’apporte rien de plus au scénario. Et si le charme du premier film résidait dans le fait que le héros était un homme ordinaire, amené à accomplir des choses extraordinaires par amour, le second montre déjà des signes – qui seront confirmés dans les trois derniers opus – que John McClane devient petit à petit un superhéros – que l’on pense au combat final sur l’aile de l’avion.
Rien ne vaut la saveur de l’original
35 ans plus tard, Die Hard garde toute sa verve et sa fraîcheur, d’autant plus qu’il avait encore été réalisé sans ajout d’images de synthèse comme cela se fait actuellement. Dès lors, si vous en avez marre des héros bodybuildés qui sauvent le monde en survivant à 3 explosions nucléaires, rendez-vous sur Netflix pour revoir cet excellent film d’action.