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    [L’instant VHS] Beverly Hills Cop, une trilogie pour et par Eddie Murphy

    Et non, il n’est pas mort. Le Grand, le Beau, l’Excellentissime, L’instant VHS ! Plus de rapport avec votre télé, les films n’y passent presque plus. Mais heureusement, les sociétés de streaming ayant besoin d’un large catalogue, ces pépites (ou non) sont disponibles d’un claquement de doigts. L’occasion dès lors de reparler d’un film plus ancien, souvent culte, parfois oublié mais toujours intéressant à revoir. Si vous êtes vieux et que le dernier film que vous avez accepté de voir est Cléopâtre avec Elisabeth Taylor, si vous êtes trop jeunes et que pour vous le cinéma a commencé avec Harry Potter et Twilight, si vous êtes de la même génération que l’auteur et que vous souhaitez revoir ces films cultes qu’on oublie parfois, cette rubrique est faite pour vous. Sinon, les plateformes de streaming ont sans doute quelque chose pour vous…

    Si pour certains la première rencontre avec Eddie Murphy se fit à travers une série de comédies peu réussies comme The Nutty Professor ou Dr Dolittle , pour d’autres – dont je fais partie – il incarnera à jamais Beverly Hills Cop, ce policier aux méthodes peu orthodoxes qui évoluait dans un environnement trop huppé pour lui, habitué aux paysages plus rugueux de Detroit.

    A l’occasion de la sortie du dernier opus de la série dont nous avons parlé récemment, Netflix a également mis en ligne la trilogie initiale, pour le plus grand bonheur des nostalgiques qui savent différencier le bon grain de l’ivraie, tout n’étant pas bon à garder dans cette trilogie.

    Beverly Hills Cop, entrée en scène d’Eddie Murphy

    Sorti en 1984, Beverly Hills Cop a fait entrer  son acteur principal dans le foyer de toutes les familles occidentales. Inconnu avant cela, le film a propulsé Eddie Murphy au rang de star. Et pourtant, rien n’était gagné, la production ayant longtemps pensé à d’autres acteurs comme Mickey Rourke ou Sylvester Stallone – ce dernier ayant déjà percé à cette époque-là, avec des films comme Rocky ou Rambo.

    Si la structure des quatre films est la même, comme nous l’expliquions dans l’article consacré à Beverly Hills Cop, Axel F, les différences entre ceux-ci se marquent au niveau de la maturité des acteurs, des interactions entre ceux-ci et de la qualité du script. Ainsi, on remarque que si les scénaristes ont principalement mis l’accent sur le comique de situation et les scènes d’actions, le jeu des acteurs est assez inégal d’un film à l’autre.

    Le premier révèle un Eddie Murphy encore hésitant et surjouant certaines scènes – ce qui fera malheureusement partie de sa marque de fabrique par la suite – le scénario reposant sur ses épaules alors que ses partenaires se trouvent plus en retrait, quelque peu effacé, chacun au final cherchant ses marques.

    Beverly Hills Cop II, la consécration

    Le contraste est d’ailleurs saisissant avec le second opus de la série, dans lequel, même s’il ne s’est pas assagi, Eddie Murphy alias Axel Foley trouve en face de lui, un duo à la hauteur de son sens de la répartie avec Taggart et Rosewood. Celui-ci étant à mon sens la bonne surprise de cet épisode, égalant Axel F dans son exubérante folie – que l’on pense à sa passion pour les armes à feu ou ses posters de Stallone, encore lui, dans sa chambre.

    Car au final, sachant que l’ennemi à pourchasser est connu dans les premières minutes du film et qu’Eddie Murphy n’a pas la carrure d’un Schwarzenegger, Stallone ou Bruce Willis pour les scènes d’action explosives – même s’il réussit à chaque fois à faire de très gros dégâts – le film repose sur les interactions entre celui-ci et ses partenaires afin de créer une tension comique qui divertira le spectateur.

    Chose que les scénaristes et acteurs réalisent parfaitement dans le second épisode, les rôles de chacun ayant pris de la consistance par rapport au premier, mais que l’on ne retrouve pas du tout dans le dernier épisode de la première trilogie.

    Beverly Hills Cop III, un accident?

    Et pour cause, celui-ci repose entièrement sur les épaules de la star, ses alter-ego étant soit invisibles – Rosewood – soit absents – Bogomill et Taggart – ce qui laisse Eddie Murphy seul aux commandes d’un film dont le ressort scénaristique s’essouffle. Un scénario d’ailleurs maintes fois remanié, qui devait emmener toute l’équipe à Londres, mais qui, faute de budget, se déroule dans un parc d’attraction. Un paradoxe pour un film qui oublie très souvent d’être drôle…

    Car si le rôle d’un Axel Foley plus âgé sied parfaitement à Eddie Murphy dans le quatrième épisode de la franchise, celui du policier plus mature qui aurait rangé son costume de clown exubérant au placard n’est pas fait pour lui. Une bien triste fin pour un rôle qui avait consacré la jeunesse, l’énergie et l’exubérance de la star 10 ans plus tôt.

    Dès lors, si vous voulez retrouver la saveur de l’original, si vous aimez les cabotinages d’Eddie Murphy, optez pour le premier épisode. Si vous désirez quelque chose de plus construit tout en restant drôle, optez pour le second. Mais évitez à tout prix le troisième épisode !

    Vincent Penninckx
    Vincent Penninckx
    Responsable BD

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