auteur : Alain Renaut
édition : Le Pommier
sortie : octobre 2015
genre : philosophie
L’idée de ce manifeste est d’arriver à « penser philosophiquement la fragilisation extrême de la vie ». Au travers de deux grandes catastrophes totalement injustes et extrêmes : le séisme qui a ravagé Haïti en 2010 et la démarche de priorisation des soins et aides apportées aux plus démunis, et l’extrême pauvreté qui sévit dans l’espace subsaharien qui concentre plus d’un milliards d’habitants. Le premier chapitre nous présente 3 clés pour repérer les injustices du monde et les suivants relatent la pauvreté globale très différente selon la répartition des populations sur le globe et le niveau de vie général de certains pays, pauvreté globale qui s’établit selon une dizaine de critères qui déterminent des personnes subissant des privations dans au moins 30% des 10 indicateurs établit par le Pnud.
La démarche d’un philosophe essayant de forger des outils philosophiques qui nous permettent de comprendre l’inacceptable peut nous sembler paradoxale. En effet, comment peut-on donner un sens à l’injustice ? La pauvreté est-elle réellement quantifiable ? L’injustifiable et l’extrême sont des sujets hautement explosifs qui nous touchent et nous remuent au plus profond de nous-mêmes.
Alain Renaut a été confronté à des situations extrêmes lors de ces missions de recherches et s’est posé la question de savoir si une cause ou d’autres concepts pouvaient s’en dégager dans le but de comprendre et ensuite nous donner la possibilité d’agir à notre échelle pour modifier un tant soit peu cet état de fait. A l’aide de nombreuses informations issues de recherches poussées, l’auteur-philosophe se questionne sur le bien-fondé de sa méthode : comment justifier en effet la réflexion philosophique quand elle se borne à identifier des idéaux de justice ? Il ne répond pas réellement à ces questions, la porte est laissée ouverte et à chacun de se faire son idée.
Au travers du filtre philosophique c’est tout une série de concepts qu’il nous livre. C’est le propre de la philosophie que de nous pousser à réfléchir au-delà des idées reçues même si certains concepts peuvent être dérangeants, Alain Renaut a au moins eu le courage de ses convictions. De plus, s’agissant de sa propre conception (critique ou pas, il est finalement difficile d’en juger) personne n’est obligé d’y adhérer.