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    L’homme flottant, un film de potes post gueule de bois

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    L’homme flottant

    d’Eric Bu

    Comédie dramatique

    Avec Camille Bardery, Anne-Jacqueline Bousch, Muriel Gaudin

    Sorti le 12 octobre 2016

    La scène s’ouvre sur un homme en apnée au fond de sa piscine. Le calme avant la tempête. Un élément perturbateur vient en effet tirer le « barboteur » de sa torpeur.

    Oblomov

    Le film est librement inspiré du roman d’Ivan Gontcharov, Oblomov, du nom de son personnage principal, un jeune aristocrate passant sa vie à dormir ou à rêvasser, entre son lit et son divan. Ce personnage à la force subversive, possède une exigence envers la vie et un idéalisme à toute épreuve.

    Ceci explique les noms à consonance russe des personnages du film. Il reste qu’il est un peu incongrus de les conserver quand l’intrigue se situe dans la campagne française.

    « Retrouver la notion du temps »

    Depuis cinq ans, Anton flotte sur son matelas gonflable, bercé par la voix de sa « colocataire-gouvernante » qui lui conte des passages de Dostoïevski : « un rêveur n’est pas un homme, c’est un être neutre ».

    Trois amis, tous comédiens, se rendent en vacances dans le sud de la France. Parmi eux Irina, une ancienne conquête d’Anton. Elle insiste auprès de ses amis pour s’arrêter chez Anton, lui apporter sa montre oubliée. Celle-ci est se révèle être un prétexte pour le retrouver, et pour qu’il puisse « retrouver la notion du temps », lui dit-elle lorsqu’elle l’interrompt dans son silence.

    Mais a-t-il seulement l’envie de la retrouver?

    « Il est bizarre, il ne fait rien »

    Le court-métrage oppose ainsi l’homme flottant à ces trois comédiens plus insupportables les uns que les autres  : Nina, bourreau de travail enceinte jusqu’aux yeux, son compagnon Constantin, pénible débile léger à la recherche de sa chienne Olga, et Irina, jolie blonde sur le point de se marier avec une star du cinéma, mais qui reste obsédée par son ancien amour, Anton.

    Le mode de vie de ce dernier déroute complètement ses « invités », dont Constantin, qui lui demande s’il a « toujours été flottant », et qui plus tard, confiera à Irina qu’il trouve étrange que ce type ne fasse rien.

    Anton dérange en effet parce qu’il est différent. Il ne fait rien d’autre que de profiter de la vie, juché sur son matelas gonflable.

    Petit à petit, la curiosité remplace la méfiance, Anton devenant un gourou pour ces personnages dont les intrigues paraissent pathétiques face aux choses simples que prône ce dernier. Tous vont ressortir transformés de cette expérience.

    « T’es aussi bourré qu’à Avignon »

    On comprend que ce que le réalisateur cherche à montrer, c’est ce clivage et ce contraste entre ces comédiens superficiels, mondains, courant après la gloire, et cet homme que la vie suffit à rendre heureux. Malheureusement, tout cela manque profondément de subtilité.

    Le court-métrage, très certainement filmé avec les moyens du bord (sous-entendu mal filmé), alterne moments de malaises et plans superflus.

    Niveau casting, l’hystérie prédomine et, Anton, sensé dégagé une certaine influence, possède autant de charisme que Philippe Poutou.

    Lors d’une énième scène de gêne, Irina repousse un Constantin ivre et libidineux en lui glissant « t’es aussi bourré qu’à Avignon ». Et on a effectivement la fâcheuse impression d’être face à un film de potes, post gueule de bois de Festival d’Avignon, plus que face à une sincère envie de réaliser un court-métrage de qualité, et dont la teneur poétique pouvait nous faire penser que celui-ci avait du potentiel. Raté.

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