scénario et dessin : Samuel Figuière
éditions : Warum
sortie : janvier 2015
genre : Biographie, peinture
Samuel Figuière nous raconte à travers cette bande dessinée en noir et blanc qui rappelle la ligne claire, le déclin de l’esprit de son père atteint de leucoaraïose, une maladie mentale dégénérative pour laquelle il n’existe aucun traitement si ce n’est de quoi diminuer les angoisses liées aux hallucinations. René Figuière, était un peintre qui a toujours aimé la lecture et la musique qu’il ne peut même plus supporter. Samuel retrouve ses carnets où il raconte la guerre d’Algérie à laquelle il participa contre son gré : il voulait en effet bien servir sa patrie mais refusait de porter une arme. Lisant Ghandi et la Bible, il avait adopté le principe de non-violence. Samuel découvre alors un homme courageux qui s’en tient à cette idée malgré les brimades de ses supérieurs et des autres
La guerre d’Algérie est racontée étape après étape mais de manière assez décousue. C’est-à-dire qu’un évènement en suit un autre mais si l’on ne connaît pas le contexte historique on a un peu du mal à comprendre le déroulement du conflit et ses causes. Le fil conducteur est la haine que les hommes développent en temps de guerre, les choses atroces qu’ils se permettent d’infliger aux autochtones un jour tels que viols, insultent, tortures pour les condamner hypocritement le lendemain. Des souvenirs qui se transforment en démons qui viennent hanter ses derniers jours.
L’utilisation de dessins en noir et blanc n’est peut-être pas anodine et les pages sont parfois agrémentées de photographies réelles notamment à la fin pour illustrer les « sculptures » de pierres représentant des oiseaux qu’à construites René autour de la maison familiale à la fin de sa vie.
Plus qu’un dénombrement des atrocités que provoquent chaque guerre, nous qui n’en avons vécu aucune nous pouvons difficilement nous en rendre compte, c’est surtout une déclaration d’amour d’un fils à son père émouvante.