D’après Alexandre Dumas. De Thierry Debroux avec Maroine Amimi, Julien Besure, Laurent Bonnet, Éric De Staercke, Laurent Denayer, Sarah Dupré, Nicolas Janssens, Marc Laurent , Pauline Maréchal, Camille Pistone, Nicolas Swysen, Benoît Verhaert, Simon Vialle, Anouchka Vingtier, …
Jusqu’au 30 octobre 2015 à 20h15 au Théâtre Royal du Parc
Les romans d’aventure ont souvent faire rêver la jeunesse, tant est si bien qu’ils sont souvent adaptés au cinéma. Le média le plus à propos pour retranscrire tout le côté épique de ce style de livres. Mais le metteur en scène et directeur du Théâtre Royal du Parc, Thierry Debroux, n’est pas tout à fait d’accord. Depuis quelques années, il s’est fait la spécialité d’adapter ces classiques au théâtre. On a déjà pu apercevoir, entre autres, ces dernières années des projets comme Le Tour du monde en 80 jours, Les Misérables ou plus dernièrement L’Odyssée d’Homère. Pour cette saison 2015-2016, Debroux s’attaque à ses rêves d’enfant en adaptant Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas. De l’aventure, de l’amour, du drame, des combats à l’épée, etc.
L’histoire est assez connue : D’Artagnan, qui a vu son père mourir sous ses yeux, monte sur Paris pour rejoindre la troupe des mousquetaires du Roi. A peine débarqué à la capitale, il a déjà provoqué en duel trois hommes, s’avérant être trois mousquetaires de légende (Athos, Porthos et Aramis). Quelques combats avec les gardes du Cardinal Richelieu les rapprochent et les voilà partis pour une tonne d’aventures. Plus précisément, la pièce ici présentée s’attarde surtout sur l’histoire des ferrets de la Reine, plutôt que sur le siège de la Rochelle.
Pour raconter cette histoire, Thierry Debroux a, encore une fois, employé les grands moyens, en mixant les idées de décors de ses précédentes créations. Aussi bien les structures utilisées pour Les Misérables que les tableaux mégalos de L’Odyssée sont utilisés, avec, comme toujours, l’utilisation des rétroprojections sur les décors pour agrandir les espaces et aller plus loin dans l’imagerie des lieux traversés par l’histoire. En définitive, on peut dire que la technique est impeccable, et les décors et costumes nous en mettent plein la vue.
L’interprétation est aussi d’un très haut niveau et aucun interprète ne démérite et assure plus que le travail demandé. On retiendra tout de même, la fougue de l’interprète de D’Artagnan, Julien Besure, dont on avait déjà mesuré le talent dans la création Happy Slapping, jouée à l’Atelier 210 il y a trois ans. Mais aussi, encore et toujours, le charisme scénique d’Eric de Staercke (souvenez-vous de Wilbur DisqueDur dans Ici Bla-Bla) tout à son aise dans son rôle de l’épicurien Porthos.
Malgré tout, si d’autres créations du Parc nous avaient estomaqués par leur intensité et leur absence de temps morts, Les Trois Mousquetaires s’encombre parfois de scènes trop longues ou inutiles. Si nous sommes habitués aux anachronismes humoristiques des mises en scènes de Debroux, la scène symbolisant l’arrivée en Angleterre semble exagérée. L’arrivée de la Reine dans l’histoire apporte aussi un sentiment perplexe, dû à une introduction trop longue, où l’actrice se déplace tout au long d’une chanson, ne sachant, comme le public, pas trop quoi faire pendant ses trois minutes interminables.
Mais c’est bien peu par rapport à tout le plaisir pris durant la soirée ! Les combats à l’épée, orchestrés par Jacques Cappelle, sont époustouflants, les acteurs nous embarquent avec talent dans cette haletante aventure et la créativité pour symboliser les chevaux des mousquetaires mérite qu’on se décide à se rendre au Théâtre Royal du Parc (attention, un vrai cheval est aussi amené sur scène !). Si la devise est « Un pour tous, tous pour un », on peut affirmer que c’est un spectacle pour tous et tous gagneraient à se déplacer pour ce spectacle.