Titre : Les survivants
Auteur.ice : Alex Schulman
Edition : 10/18
Date de parution : 14 août 2024
Genre du livre : Thriller
Les ouvrages qui traitent des traumatismes de l’enfance sont nombreux et prennent différentes formes. Les survivants de l’auteur suédois Alex Schulman prend celle d’un thriller qui ne dévoile son secret que dans les dernières pages du récit.
Benjamin, Pierre et Nils sont venus accomplir les dernières volontés de leur mère : répandre ses cendres dans le lac qui borde leur maison d’enfance, non loin d’une épaisse forêt de sapins comme on en trouve en Suède. Là où, vingt ans auparavant, un drame a changé le cours de leur existence.
Des histoires qui s’entrechoquent
Sur la forme, le récit d’ Alex Schulman prend la forme d’un compte à rebours inversé, les événements de la journée étant présenté de manière antichronologique alors que les souvenirs du narrateur, Benjamin, s’égrènent suivant une ligne du temps classique, ce qui a pour effet de maintenir le suspense jusqu’à la dernière page, les indices sur le comportement étrange des protagonistes ne faisant réellement sens qu’à la fin du roman.
Sur le fond, l’auteur nous plonge dans un environnement familial relativement sombre à l’atmosphère pesante où la rudesse et la violence psychologique des parents influencent et empoisonnent le comportement des enfants.
Mêler une ambiance digne d’un thriller noir nordique à une trame évoquant la souffrance psychologique et les traumatismes de l’enfance est un pari intéressant mais qui risque de faire fuir plus d’un lecteur. Et en effet, même si on éprouve une certaine empathie pour Benjamin, la structure étrange du récit interroge et l’envie de comprendre les relations entre les frères, ainsi que la raison de leur animosité et de leur froideur l’emporte sur les thématiques évoquées dans le roman… la forme semblant l’emporter sur le fond malheureusement.
Les survivants étant devenu un succès d’édition, traduit dans une trentaine de pays, on peut se douter qu’il a su trouver son public. Néanmoins, malgré ses qualités, il ne m’a pas donné envie de le relire ou de le conseiller à quelqu’un.