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    Les mains de Ginette ou l’enfer de la jalousie

    Couverture de la BD « Les mains de Ginette » (Delcourt, 2021)

    Scénario : Olivier Ka
    Dessin : Marion Duclos
    Éditeur : Delcourt
    Sortie : 24 mars 2021
    Genre : Roman graphique

    Les mains de Ginette est un roman graphique à la fois tendre et très dur sur une histoire d’amour qui finit mal. Celle d’un jeune couple qui avait tout pour être heureux… jusqu’à ce que la jalousie l’entraîne dans un cercle infernal.

    Un personnage tragique, entre horreur et pitié

    Les mains de Ginette commence par un portrait presque attendrissant. Ginette est une vieille femme seule, à la vie morose, raillée par les enfants du village qui l’appellent « la Crabe ». Mais qui est-elle ? Pourquoi personne n’ose-t-il lui parler ? Un flash-back emmène le lecteur une quarantaine d’années en arrière, alors que Ginette, encore toute jeune femme, emménage dans le village pour travailler au bureau de poste. Elle rencontre alors Marcelin, le droguiste, qui tombe follement amoureux de ses mains. Leur idylle se conclue par une demande en mariage mais, très vite, la relation s’envenime car Ginette ne supporte pas de voir son mari entouré de clientes à la droguerie.

    La spirale de la violence

    Malgré des dessins emprunts d’une certaine légèreté et une utilisation parfois poétique des couleurs (cheveux turquoise, arbres violets…), Les mains de Ginette est un récit violent et véritablement tragique dont on ressort chamboulé. Le cauchemar du harcèlement au sein du couple est rendu insoutenable par un effet crescendo, à tel point qu’on est soulagé quand l’histoire se termine. Mais le récit très cruel, montre aussi l’importance des mains tendues et les opportunités de briser le cercle de la violence, grâce notamment à l’amitié et la solidarité des villageois.

    Le personnage de Ginette, à la fois attendrissant et détestable, évoque la difficulté d’aimer quand on a soi-même manqué d’une famille aimante. Elle nous rappelle aussi que faire du mal aux autres, c’est aussi et toujours se faire du mal à soi-même…

    Soraya Belghazi
    Soraya Belghazi
    Journaliste

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