auteur : Mahrk Gotié
édition : IS
sortie : juin 2014
genre : roman
On nous a vendu ce bouquin comme étant d’un « cynisme à toutes épreuves » mais cynique n’est certainement pas le mot que nous aurions choisi pour qualifier le style de ce tout jeune auteur. Les mots « glauque », « trash », « futile » auraient peut-être été plus appropriés.
Le pitch était pourtant alléchant : Monsieur Tout le monde n’aime pas sa vie, il a un boulot qu’il déteste, une femme qu’il n’aime plus ayant passé l’âge de la première fraîcheur et deux ados dont le seul but dans la vie est de ne surtout pas lui ressembler. Un portrait qui fait directement penser au célèbre Homer Simpson la vulgarité à outrance en plus. L’auteur semble vouloir nous imposer le portrait type de l’américain moyen qui rêve de tout plaquer mais qui est trop fainéant pour passer à l’acte comme une chose normale, vu que Monsieur Tout le monde, comme son nom l’indique, est… comme tout le monde.
Après avoir assisté à un concert de Marilyn Manson, il décide de profiter de la vie et pour cela, de plaquer maison, femme et enfants persuadé qu’il a encore des choses incroyables à vivre avant de mourir. Entendons-nous bien sur les choses incroyables à vivre : a chacun de savoir si se bourrer la gueule jusqu’à plus soif, troncher tout ce qui bouge, se réveiller sur un tas d’ordure, parcourir le pays sans but une bouteille à la main et casser les pieds des honnêtes gens constitue l’idée du bonheur.
Les invraisemblables aventures de Monsieur Tout le monde aurait pu être un roman intéressant s’il n’avait été aussi glauque et vulgaire agrémenté de raccourcis trop vite réalisé. OK, chacun a le droit de vivre sa vie et de faire ses propres choix mais profiter de la vie ce n’est pas fuir ses responsabilités pour se réfugier dans l’alcool et manquer de respect à tout le monde.
Ce livre, même si on a bien compris qu’il était à prendre au millième degré, est quand même un bien mauvais exemple et pourvu de descriptions à la limite du trash. On se demande du coup quel est le but d’un tel roman, finalement une pâle imitation de Bukowski. On espère que la fin un peu abrupte ne laisse présager un second tome mais si c’est l’idée, Mahrk Gotié ferait peut-être mieux de s’abstenir, de changer complètement d’orientation ou de faire le grand écart au niveau de son sujet de prédilection car si son style est bon et son vocabulaire malgré tout riche et varié, il est vraiment et malheureusement très mal employé. Dommage.