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    Les enfants du soleil au Rideau de Bruxelles

    De Christophe Sermet, d’après Maxime Gorki avec Claire Bodson, Marie Bos, Iacopo Bruno, Vanessa Compagnucci, Gwendoline Gauthier, Francesco Italiano, Philippe Jeusette, Gaetan Lejeune, Yannick Renier et Consolate Sipérius

    Du jeudi 26 avril 2017 au samedi 20 mai 2017 une production du Rideau de Bruxelles au Théâtre des Martyrs

    Avec un air de La Mouette d’Anton Tchekhov, la pièce Les enfants du soleil interprète, dans une comédie bourgeoise le drame égocentrique des gens qui semblent avoir trop de temps à penser.

    Le décor se plante dans un chaos rangé, nous découvrons alors le calme après la tempête. Ce début de fin éveille la curiosité avant de nous plonger de plein fouet dans une maison animée où chacun entre et sort comme dans un moulin, au gré de ses envies, de ses états d’âme et de ses caprices.

    Toute la pièce se passe au sein d’une cuisine, le lieu où l’on se nourrit. Les gens s’assoient autour de cette grande table conviviale mais finalement, ce ne sont que monologues, messes-basses, confessions et reproches qui se jouent, cartes sur table.

    Il y a Pavel, un homme enfermé dans ses recherches, dans ses illusions et ses idéaux au point de ne pas voir ce qui se passe dans sa propre maison, sans s’apercevoir que son épouse, Eléna, est lasse et délaissée. Celle-ci tue le temps auprès de Vaguine, un artiste photographe qui aime à figer le point de vue et profil de chacun. La sœur de Pavel, Liza, se complait dans sa bulle de souffrance. Elle est malade, invalide. De par ce statut, elle s’autorise à exprimer à tout-va son enfer intérieur et à être infecte. Tout le monde l’identifie et la réduit à son mal et dès lors elle en joue, en surjoue. Et personnellement, ça en devient franchement agaçant. Elle inspire un profond rejet mais malgré tout, il y a ces braves gens qui sont là pour l’encourager à continuer à aller mal. Tout porte à croire que c’est Liza qui souffre le plus mais chacun, égocentriquement évolue dans cette histoire. Les gens s’aiment, se détestent, s’enlacent et se jettent.

    Une souffrante désolation s’engrène, se gangrène autour de la fratrie Pavel et Liza. La cerise sur le gâteau, c’est Tchépournoï qui finalement va être la victime de tout ce système familial défaillant. Un triste dommage collatéral parmi tous les autres.

    Au dehors, le monde souffre de la propagation du choléra. A l’intérieur, une autre épidémie du genre fait force et se montre intelligente et sournoise. La bonne et la servante quant à elles arrivent à rester à l’écart, tel le public. Comme dit, cela ne concerne pas le personnel et le personnel, c’est personne. Cela semble pourtant être les sujets qui arrivent le mieux à se distancier de ce chaos et à prendre de la hauteur vis-à-vis de ces événements effrénés.

    Au fur et à mesure de la pièce, des jolis discours se scandent. Nazar argumente par rapport à sa foi concernant l’être humain. Il faut louer le soleil qui fait vivre chaque molécule. Chaque grain de lumière qui émerge dans nos cœurs est un miracle. Ce sont des Enfants du soleil. Arrêtez de pleurer et le soleil brillera dans vos cœurs. Oui… mais c’est plus facile quand on a le cul dans le beurre. Et lorsqu’il s’agit de sortir de sa zone de confort pour aider son prochain qui souffre du choléra, alors soudain, c’est impensable puisqu’on risquerait de se mettre en danger.

    La mise en scène intéresse le public. Dans un jeu de miroir et de point de vue, la décentralisation de chaque personnage permet de voir la manière dont chacun se voile la face. Lorsque la confrontation, se crée, nous remarquons que le face-à-face peut se profiler sous d’autres dimensions et ce jeu de chaise musicale se dynamise au point de nous enfumer et de nous faire perdre la tête.

    Finalement, Les enfants du soleil représente une cuisine où l’on dissèque, un laboratoire où l’on cherche la formule afin d’atteindre le bonheur éclairé, mais sans trop se mouiller. Si vous aimez cette atmosphère, vous pourriez alors peut-être apprécier la pièce.

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