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    Les Déguns : « Youtube, c’était notre seule et unique porte d’accès »

    Premier film du réalisateur Varante Soudjian, Walter relate l’aventure d’une bande de braqueurs semi-amateurs souhaitant accéder à une bijouterie via le supermarché voisin, surveillé par un ancien chef de guerre africain prénommé Walter. Une comédie potache, presque à sketches, qui met en scène quelques figures montantes de l’humour comme Alban Ivanov ou les Déguns, un duo d’humoristes marseillais connu pour avoir créé la web-série éponyme.

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    En Belgique, votre duo n’est pas encore très connu du grand public. Pourriez-vous nous dire ce que signifie le mot « Dégun » ?

    À Marseille, lorsqu’on dit à quelqu’un : « T’es un dégun ! », cela veut dire qu’il n’est rien, qu’il n’est personne, c’est un péquenaud. C’est très péjoratif. Déjà, dire à quelqu’un qu’il n’est personne dans une société où tout le monde cherche à exister, c’est une insulte en soi !

    Vous êtes étiquettés comme des youtubeurs. Pourtant, votre web-série se différencie par mal de celle des youtubeurs classiques, puisque le format est plus long et tout est joué. Pensez-vous dès lors être dans un autre registre ?

    Déjà, qu’est-ce qu’un youtubeur ? Les gens aiment mettre les autres dans des cases. On est youtubeur car on utilise la plate-forme pour diffuser nos vidéos, mais c’est davantage du cinéma. Youtube, c’était surtout notre seule et unique porte d’accès pour nous ouvrir à plein d’autres choses.

    Le fait que votre web-série soit scriptée et jouée, a-t-il été plus facile pour vous de vous adapter au cinéma ?

    Oui, ceux qui connaissent la web-série ne verront pas de grandes différences en allant voir le film. Alors que pour Norman et Cyprien par exemple, on ne sait pas à quoi s’attendre au niveau des personnages. Nous, les personnages existaient déjà, cela nous a évidemment mis à l’aise.

    En regardant le film Walter et votre duo de bras-cassés, cela nous a fait penser quelque peu au duo d’Eric et Ramzy. Que pensez-vous de cette comparaison ?

    On nous a déjà comparé à Eric et Ramzy, on n’a aucun problème avec ça ! Tout le monde a déjà été comparé à quelqu’un ou s’est inspiré de quelqu’un, on n’a rien inventé.

    Comment êtes-vous arrivés dans cette production ?

    C’est Varante (ndlr : le réalisateur Varante Soudjian) et Thomas (le scénariste Thomas Pone) qui sont venus vers nous. Nous nous sommes rencontrés à Paris, ils nous ont présenté leur projet. Par après, ils nous ont envoyé le scénario, on l’a trouvé sympa et Walter est né.

    Vous aviez déjà adapté votre web-série en long métrage l’an dernier. Ici, vous adaptez vos personnages dans un autre univers que le leur, les installant dans un processus cinématographique complet. Est-ce que cela vous a apporté quelque chose en plus ?

    Pas tellement. C’est une nouvelle expérience, mais on était déjà assez bien préparés avec la série. {…} Puis, Varante a adapté le scénario pour y intégrer nos personnages.

    Qu’est-ce qui vous a plu dans ce film ?

    Tout nous a plu, l’ambiance, le tournage,… Puis, on a tourné en Belgique et ça c’est cool ! On adore les Belges ! Le film a été tourné dans un hypermarché Cora.

    Il y a quelque chose de très paradoxal : lorsqu’on voit le nombre de vues que vous faites sur Youtube et le nombre d’entrées que vous pouvez espérer faire au cinéma, n’est-il finalement pas plus simple de rester sur le net ?

    C’est différent. Là, il faut faire déplacer les gens au cinéma. Si aujourd’hui, tu me dis que je vais faire 500.000 entrées à chaque film, je signe tout de suite. Puis, c’est un nouveau challenge.

    Espérez-vous toucher un autre public par le biais du cinéma ? 

    Nous, on touche personne… À la limite, s’ils sont consentants pourquoi pas… (rires). Si les gens veulent se faire toucher, pas de problème, tu peux l’écrire ! (rires).

    Dans Walter, vous jouez aux côtés d’un autre youtubeurs, à savoir Tonio Life. Le connaissiez-vous déjà auparavant ?

    On avait déjà fait sa connaissance dans une émission de rap pour Booska-p. On s’est très bien entendu avec lui.

    Quelle sera votre actualité dans les prochains mois ?

    Normalement, il y aura la suite du film Les Déguns qui n’est pas encore en tournage, on en est à l’écriture.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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