Conception, écriture, dramaturgie et mise en scène Isabelle Gyselinx. Avec Eva Zingaro-Meyer et Irène Berruyer. Du 5 au 16 mars 2024 au théâtre de l’Océan Nord.
Bruno, abandonné par sa mère, a été maltraité par son père durant son enfance. A l’âge de 12 ans, il a pu intégrer un foyer d’enfants placés dans lequel il a commencé à s’épanouir, porté par sa passion pour Michel-Ange. La pièce évoque la réalité quotidienne de l’adolescent, ses rêves, son éveil artistique, et, parallèlement, la vie de Michel-Ange. Baigné de musique et de chansons, le spectacle est chaleureux et résolument italien.
Un décor convivial accueille les spectateurs venus découvrir la dernière création d’Isabelle Gyselinx et Michel Kozuck. Les tableaux de Bruno, les reproductions des œuvres de Michel-Ange, les deux actrices (Eva Zingaro-Meyer et Irène Berruyer) ainsi que les trois musiciens (Michel Kozuck, également acteur et chanteur, Jacques Pirotton et Quentin Halloy) s’avèrent très prometteurs.
L’histoire de Bruno, jeune garçon polonais, est contée par les comédiennes. Bruno qui ne dort pas de peur d’être réveillé par son père, Bruno qui n’a pas de papiers, Bruno qui découvre Michel-Ange à 10 ans en allant au cinéma avec sa babcia (grand-mère). C’est le début d’une passion pour l’art, passion qui ne le quittera jamais.
Les dialogues sont fréquemment entrecoupés de musique et de chansons (principalement interprétées par Michel Kozuck), souvent en italien. Petit bémol concernant les traductions : elles ne sont pas simultanées et semblent être résumées par rapport à la version originale. C’est dommage car on a le sentiment de passer à côté de quelque chose, d’autant plus que l’ensemble est agréable et mélodieux.
Le rythme est assez lent, comme si les spectateurs se trouvaient dans le salon des comédiennes. A certains moments, les détails sur Michel-Ange prennent le pas sur l’histoire de Bruno, donnant l’impression que le spectacle hésite entre les deux destinées. La vie de Bruno semble largement suffisante. La pièce est une fiction basée sur des faits réels. On devine qu’il s’agit d’éléments de la vie du musicien Michel Kozuck, artiste protéiforme autodidacte. Si on devait résumer le spectacle, on dirait que « Bruno rêve d’amour et de grâce », ce qui en soi est une magnifique perspective. Son rêve est communicatif.