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    « Les aveux », un véritable concentré de haine

    Titre : Les aveux
    Auteur : John Wainwright
    Editions : 10/18
    Date de parution : 18 novembre 2021
    Genre : Thriller, Polar

    Herbert est pharmacien. Herbert se décrit comme quelqu’un d’ennuyeux. Herbert se rend à la police pour confesser le meurtre de sa femme. Et voilà pour le pitch de ce court polar, un huis clos qui se lit d’une traite !

    S’il est un compliment que l’on peut adresser à feu John Wainwright (1921-1995), c’est qu’il était balèze au niveau de la psychologie de ses personnages. Il analyse, dissèque et nous livre une galerie de portraits peu réjouissants mais tellement justes. Herbert, en digne fils de son pharmacien de père, a repris le flambeau. Sans bonheur mais sans résignation pour autant. Lorsqu’il rencontre Norah, sa future femme, il n’y a ni feu d’artifice, ni papillons dans le ventre, ni quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à de la passion. Ils se supportent tant bien que mal, lui en se plongeant dans le travail, elle en se réfugiant dans des groupes d’activités féminines. Ce n’est qu’à la naissance de leur fille, Jenny, que les choses se gâtent. Les époux se déclarent ouvertement la guerre et le concept « à part » sera mis à toutes les sauces dans le foyer : chambre, dîner, loisirs.

    Alors pourquoi Herbert a-t-il attendu que leur fille ait quitté le nid depuis si longtemps pour vouloir zigouiller sa femme ? En effet, au moment des aveux, Jenny est une femme mariée. Aussi, pourquoi l’inspecteur ne croit-il pas Herbert quand ce dernier vient le trouver pour déclarer son crime ?

    John Wainwright brouille les pistes, nous faisant détester tantôt Norah, tantôt Herbert au point de ne plus savoir de quel côté se positionner. Grâce à des personnages bien brossés qui sont à la fois vicieux, égoïstes et manipulateurs, la logique nous abandonne souvent et le jeu pervers de l’auteur fonctionne sur les deux tiers du roman.

    Malheureusement, la dernière partie du livre est ficelée un peu trop rapidement et semble un tantinet confuse. Et une fin décevante est plus difficilement rattrapable qu’un début laborieux. Notons que Les aveux est une réédition d’un livre écrit en 1986, dont l’originalité est axée sur le fait que le meurtrier doive convaincre l’inspecteur de son crime dans un face-à-face tendu.

    Ce qui nous amène à la question suivante : les lecteurs de 2022 sont-ils devenus blasés après avoir lu quantité de polars et de romans noirs d’auteurs plus contemporains et nettement plus tordus ?

    A vous de voir…

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