Les aventures de Spirou et Fantasio
d’Alexandre Coffre
Comédie, aventure
Avec Alex Lutz, Thomas Solivérès, Géraldine Nakache
Sorti le 21 février 2018
Les adaptations cinématographiques en prises de vues réelles de la BD franco-belge ont rarement été une réussite. Et si on excepte Astérix, mission Cléopâtre, ça n’a même jamais été vraiment un succès. Pourtant, les producteurs s’obstinent à tenter l’expérience en dépit du bon sens (Benoît Brisefer, Boule et Bill, Le petit Spirou, etc.) et sortent, en attendant une adaptation de Gaston, Les aventures de Spirou et Fantasio, réalisé par Alexandre Coffre, connu pour notamment son road movie imprononçable Eyjafjallajökull.
Ces aventures reprennent la genèse des personnages et leurs différentes rencontres. Spirou, jeune pickpocket s’allie à Fantasio, journaliste en perte de vitesse et à Seccotine, toujours dans les bons coups, pour sauver le Comte de Champignac, enlevé par le mégalomane Zorglub qui compte se servir d’une invention du Comte pour dominer le monde. C’est en puisant dans leur amitié naissante qu’ils vont trouver les ressources nécessaires pour affronter les dangers qui se dressent devant eux.
De prime abord, l’adaptation paraît sympathique. Le duo d’acteurs interprétant Spirou et Fantasio (Thomas Solivérès et Alex Lutz) est plutôt réussi ; Géraldine Nakache est séduisante en femme forte et débrouillarde ; Ramzy Bédia est jouissif en savant fou ; les clins d’oeil à la BD sont nombreux. Pourtant, au final, rien ne fonctionne réellement et les explications sont multiples. La plus grosse erreur se situe au niveau du casting et la volonté de mettre Christian Clavier en Comte de Champignac alors qu’il n’est pas du tout le personnage et que Clavier a beaucoup de mal à sortir de son propre rôle qu’il s’est créé ces dernières années. L’autre écueil auquel se heurte le film est la justesse de son adaptation. Etait-ce réellement nécessaire de faire de Spirou un pickpocket portant seulement cette tenue de Groom par opportunisme ou encore plus simplement, de s’attarder sur la genèse de personnages que finalement plus ou moins tout le monde connait déjà ? Le procédé déçoit, l’histoire générale est assez banale et peu de moments arriveront à faire sourire petits et grands.
Au final, si les acteurs se fondent plutôt bien, hormis Clavier, dans les costumes de leurs personnages et qu’ils attisent plutôt la sympathie, rien ne fonctionne jamais vraiment dans ce film, qui à défaut d’être un ratage comme pourtant la plupart de ses prédécesseurs, ne sera qu’un énième film oubliable qui confortera les fans de la BD franco-belge, que ces adaptations ne peuvent pas réussir au cinéma. En attendant Gaston de Pierre-François Martin Laval ?