auteur : Natasha Farrant
éditions : Livre de Poche jeunesse
date de sortie : mars 2014
genre : Mélodrame
L’action de ce livre pour ado prend place dans le sud de la France, en 1944. Rien ou presque n’indiquant que la guerre est sur le point de se terminer, les protagonistes vivent dans l’angoisse. Mais épargnés par les combats, c’est bien plus au travers des disparus que la douleur de la guerre se fait sentir.
Le parti pris des Amants de Samaroux est de montrer comment le quotidien en temps de guerre, reste le tableau des passions amoureuses et des querelles de village.
Nous suivons donc Ariane dans sa quête du bonheur et devant batailler avec les turpitudes de la guerre, qui finit naturellement par revenir à l’avant plan.
Si l’idée de mélanger jeunesse innocente et guerre sans merci est un point de départ toujours enthousiasmant, car proposant la rencontre de deux visions du monde très opposées (pensons, dans un genre qui lui propre, au Labyrinthe de Pan), pour réussir dans cette voie il faut cependant que le traitement se fasse avec un style puissant et assuré. Ce qui est loin d’être le cas ici… Et l’on a beau se répéter que les attentes à avoir d’un bouquin de cette catégorie doivent rester dans une certaine limite, il faut bien avouer que la platitude des actions mêlées à des personnages bien peu consistants peut gêner la lecture, et que décidément, non, on ne peut se résoudre à « associer livre pour la jeunesse » et écriture sans souffle.
Plus embarrassant, il en va de même pour les descriptions de la guerre, des militaires et des résistants, caricaturaux à souhait. Difficile dans ces conditions de se sentir concerné et même ému par ce qui arrive, et de se poser la question en fin de lecture : est-il normal d’être plus affecté par l’histoire d’amour adolescente que par les atrocités de la guerre ? Être amené à se poser la question est sans doute le résultat d’une mauvaise articulation entre ces deux pôles narratifs.
Si ce livre n’est pas non plus tragiquement mauvais, il reste qu’il ne marquera pas le genre et que seuls les plus indulgents y trouveront leur compte.