Titre : L’Enfant de Buchenwald – 1945, une vie à construire
Auteur : Robbie Waisman (avec Susan McClelland)
Maison d’édition : L’Archipel
Date de parution : 6 février 2025
Genre du livre : Biographie, historique
Robbie Waisman, ou anciennement Romek Wajsman, est le président du Vancouver Holocaust Education Center. S’il est devenu l’un des principaux porte-parole des survivants de la Shoah, il a mis du temps avant de livrer ses souvenirs. Le déclic a eu lieu en 1983 quand James Keegstra, un enseignant américain, a été accusé d’avoir propagé des théories négationnistes et antisémites dans son école. Suite à cet événement, il s’est investi dans la transmission des événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale. Étant un des derniers survivants des camps, il a, en compagnie de Susan McClelland, décidé de raconter son histoire.
Son histoire est quelque peu différente de d’habitude, car il fait partie du millier d’enfants qui ont été sauvés par les Américains à la libération du camp de Buchenwald. Si l’histoire aborde sa vie avant la guerre et sa vie dans les camps, elle est essentiellement concentrée sur ce qui lui est arrivé après que l’OSE l’a pris en charge. L’Oeuvre de secours aux enfants (OSE) est une association créée en 1912 à Saint-Pétersbourg pour aider les populations juives défavorisées. Après avoir réussi à oeuvrer tout au long de la guerre afin de sauver un maximum d’enfants, leur mission est devenue essentielle à la libération, prenant la mission de s’occuper des plus de 2000 enfants rescapés des camps. Robbie Waisman se retrouve alors, en compagnie de 472 autres enfants rescapés de Buchenwald, en France, à Écouis où ils auront des soins et tout ce qui est nécessaire à leur réadaptation.
On se rend vite compte que cette réinsertion dans la société n’est pas facile et que le chemin sera long pour ces enfants qui ont dû se construire dans l’enfer des camps. Robbie Waisman fait partie de ces jeunes qui ont mis du temps à retrouver un sens à la vie, à accepter que la plupart des membres de sa famille ont été tué. Pour arriver à faire comprendre au lecteur ce qu’il a traversé, il centre son récit sur sa vie après la guerre tout en revenant régulièrement sur des passages de sa vie familiale ou de sa vie dans les camps. Si au début, cela peut décontenancer le lecteur de ne pas comprendre totalement la chronologie de son parcours, le livre prend toute son importance quand on accepte que le propos principal est la vie dans ces foyers de l’OSE plus que sa vie dans les camps. Que le plus beau message, c’est de montrer que la barbarie nazie n’a pas réussi à éteindre la flamme de ces enfants de Buchenwald.