De Angèle Baux Godard, mise en scène de Clément Goethals, avec Angèle Baux Godard et Jérémy David. Du 8 au 31 mars 2019 au Théâtre des Martyrs (en coproduction avec le Rideau de Bruxelles).
Ça part d’un vide. Un quelque chose que la société nous impose comme une essentialité, et si on ne l’a pas, comme un manque à combler. C’est tantôt le côté instinctif, tantôt l’acte poétique de l’amour. C’est cette impossibilité de répondre aux normes que l’on nous impose, c’est cette recherche constante de « totalité ».
Alors, ça continue sur un roadtrip. Sur une recherche, sur une vie qu’on retrace pour comprendre où et quand le vide s’est créé, sur une aventure folle au-dedans et au-dehors, sur des métaphores incomprises d’un mal qu’on percute, qui nous suit, que l’on finit par adopter comme un étranger qui nous sourit.
Mais Jean-Paul, l’enfer, c’est les autres. C’est les préjugés, la peur d’être moqué, l’angoisse de leurs regards, cette sensation lassante de solitude, cette absence de soutien de la part du monde, cette parole qu’on ne sait que trop peu libérer, cet acte inconcevable et indicible qui conduit à l’essoufflement de soi-même…
La solution n’est pourtant qu’en soi-même. Dans la force mentale, dans le temps qu’on se donne, dans l’écoute qu’on s’accorde, dans la persévérance. C’est l’empreinte du vertige, de et par Angèle Baux Godard, accompagnée par Jérémy David.
Une énergie incroyable dégagée sur la scène, une tension basculant entre calme et tempête, le tout rythmé par un chef d’orchestre de l’ombre et un texte poignant, parsemé de notes d’humour.
L’empreinte du vertige est un texte sans tabous, la parole de la femme libérée sur une sexualité complexe et le parcours chaotique de l’appropriation de son corps. Les deux acteurs créent un cocon intime, loin de tous malaises, qu’il est plaisant de partager, où la perdition du personnage principal nous renvoie parfois à nos propres questionnements.
Ça se termine sur un équilibre enfin atteint.