D’Amanda Sthers, mise en scène de Mikaël Sladden, avec Frédérique Massinon
Du 16 février au 11 mars 2017 à 20h30 aux Théâtre des Riches Claires
Le vieux juif blonde est une pièce de théâtre écrite par Amanda Sthers, ayant déjà pas mal tourné sur scène et qui a fait une incursion au cinéma avec le film de Jacques Weber. Ce fameux vieux juif blonde a été interprété par Natacha Régnier ou encore Mélanie Thierry pour les plus connues. Pour la compagnie WaitWhat ?!, ce sera Frédérique Massinon qui, dans un seul en scène, va donner vie aux personnages.
Il y a la mère, il y a le père, il y a la grand-mère et le grand-père. Et surtout il y a Sophie, jeune femme dans la fleur de l’âge. Mais Sophie n’est pas seule, en elle, il y a un vieil homme. Et ce vieil homme, c’est Joseph Rosenblath, un vieux juif rescapé d’Auschwitz qui ne souvient pas d’être une jeune fille blonde et qui ne reconnaît pas ce couple qui dit être ses parents. On ne sait qui habite l’autre, on ne sait qui façonne l’autre et dans ce jeu schizophrénique, on va lire le temps qui passe, les amours et ce qui fait que nous sommes nous et pas un autre. Au-delà du décalage qui déclenche le rire, il y a de la poésie et de l’émotion dans cette cohabitation étrange.
Sur scène, Frédérique Massinon, assise sur une chaise, dans son legging noir et blanc et dans son sweater rose, baskets argentées aux pieds, nous sert un texte labyrinthique, complexe par ce qu’il dit et fluide par la manière dont il est déclamé. On va s’émouvoir d’entendre Joseph nous parler de sa culture juive et il en sera de même en entendant Sophie nous dire ses soucis d’adolescente et d’identité.
Le thème de l’identité tient l’histoire, il en est la source, le moteur et le questionnement. Une réflexion sur qui nous sommes et sur comment nous nous façonnons, à travers notre propre conscience d’être et à travers le regard des autres. Des limites floues que Le vieux juif blonde tracent à la pointe de deux personnages représentant les extrêmes d’une vie. La jeunesse et la vieillesse dans un même réceptacle.
A voir pour sourire et s’émouvoir.