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    Le Vase rose : un thriller peu surprenant mais bien écrit

    auteur : Eric Oliva
    édition : Taurnada
    sortie : octobre 2018
    genre : thriller

    Frédéric Caussois avait une vie parfaite : un boulot, une femme aimante et un petit garçon de 9 ans, Tao, un rayon de soleil dans leurs vies. Malheureusement, Tao est atteint du virus du zona pour lequel il suit un traitement qu’il n’est pas courant de donner à un enfant, cette affection de la peau se déclarant en général à un âge plus avancé.

    Ce soir-là, les événements se précipitent à une vitesse vertigineuse. Arrivé juste à temps à l’école pour récupérer son fils, il espère tout de même pouvoir acheter le médicament de Tao à la pharmacie avant sa fermeture. Tao a recommencé à se gratter le matin même et avant que l’éruption ne devienne incontrôlable, il faut qu’il prenne son sirop au plus vite. Après le dîner, Frédéric accompagne son fils pour lui conter une histoire avant de le coucher et lui administre la dose prescrite. Et c’est le drame. Tao commence à convulser, sa respiration se fait de plus en plus difficile, tout son corps est contracté et de la bave écumeuse coule sur son menton. Après quelques minutes de lutte, le petit Tao perd la bataille et s’éteint dans les bras de son père qui impuissant, n’a rien pu faire. Empoisonnement au cyanure.

    C’est cet épisode bouleversant – et assez pénible à lire lorsque l’on a soi-même un enfant d’à peu près le même âge – qui forme le point de départ de l’intrigue du nouveau thriller d’Eric Oliva. Si l’ouvrage est servi par un style d’écriture homogène avec un vocabulaire recherché sans être prétentieux, on est un peu déçu de l’intrigue. L’auteur nous met sur la voie du meurtrier dès le début et les nombreux indices qui se glissent ici et là dans le récit, et qui aident à faire avancer l’enquête, font d’autant diminuer le suspense au fil des pages. Si l’on est, en plus, friand de ce genre littéraire, le meurtrier est très vite démasqué. Ce n’est donc pas dans le suspense, ni dans le développement de l’intrigue, bien construite et ficelée mais manquant d’originalité, que réside l’intérêt de ce livre.

    On a l’impression que l’auteur a voulu se pencher en priorité sur le comportement que peut avoir un homme lorsqu’il subit une épreuve pareille. Sa descente aux enfers qui semble ne pas avoir de fin ne lui laisse que deux choix : sombrer complètement ou se relever et tout faire pour s’en sortir. Frédéric Caussois, persuadé que les enquêteurs ne font pas leur boulot, se met en quête du meurtrier de son fils. Une manière de connaître la vérité pour pouvoir faire son deuil et tourner la page.

    On a également été déconcerté par l’épilogue de l’histoire. Pour ne pas spoiler et vous en laisser la surprise, on n’en dévoilera aucun détail mais on se demande un peu pourquoi, après un tel développement, la fin du récit ramène les personnages au point de départ. Il aurait peut-être été plus intéressant de leur offrir un épilogue tout aussi positif en les faisant évoluer selon le cours qu’avait prit l’histoire.

    Pour conclure, Le Vase rose est un thriller qui ne vous surprendra peut-être pas mais qui restera agréable à lire grâce à la plume équilibrée et fluide de son auteur. Idéal pour s’occuper pendant les soirées d’hiver glaciales qui se profilent.

    Daphné Troniseck
    Daphné Troniseck
    Journaliste du Suricate Magazine

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