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    Le Théâtre de Poche : une nouvelle saison théâtrale 

    Le Théâtre de Poche, lieu emblématique de la scène culturelle bruxelloise, nichée dans un écrin de verdure au sein du bois de la Cambre, possède une aura tout à fait atypique. C’est peut-être dû aux chênes qui l’entourent, au brasier flamboyant de son foyer ou à l’humanité qui transpire de chacune de ces saisons théâtrales, mais il possède une force et une fougue qui lui est unique.  

    Le Poche, c’est tout d’abord un espace safe, une bulle chaleureuse avant ou après un spectacle fait de discussions avec des connus ou des inconnus blottis au coin du feu en hiver ou perchés sur des bancs suspendus en été.  Une planche de fromage aux herbes, un verre de vin ou un thé et la soirée peut s’éterniser longtemps. Du temps pour se remplir l’estomac après s’être rempli l’âme de rires et de larmes de joie ou de colère selon la pièce.

    Le Poche, c’est aussi des pièces engagées mêlant création et diffusion de coups de cœur amoureusement repris ailleurs. C’est une ambiance, une équipe généreuse et minutieuse avec un cœur que l’on devine aussi massif que la taille du public qui s’amassent à chaque première. 

    Le Poche, c’est des saisons cohérentes, réfléchies sur des thématiques actuelles. C’est aussi des comédiens et des metteurs en scène que l’on recroise souvent et qui semblent former ensemble un très joyeux bordel.  Ils nous proposent des couleurs et des variations qui goûtent le vrai et l’amour de leur métier. 

    Le Poche c’est finalement un lieu que l’on n’aime pas quitter et qu’on aspire à retrouver. 

    La nouvelle saison 2024-2025 va bientôt commencer et on retrouvera, cette saison, quelques valeurs sûres comme Queen Kong, Going Home, Les Chatouilles, La Soeur de Jésus Christ ou encore Iphigénie à Splott. Mais aussi quelques nouveautés :

    Jamais, toujours, parfois de Kendall Feaver du 10 au 27 septembre 

    Anna a 18 ans. Depuis qu’elle est petite, elle suit un traitement pour soigner ses troubles psychiatriques. Mais elle n’en veut plus ; les médicaments nuisent à son très grand potentiel artistique. Car Anna écrit ; et plutôt bien… Alors, elle arrête tout. Advienne que pourra…Victime et bourreau, prodige de fantaisie et d’énergie, Anna est une sorte d’astre noir qui vampirise tous ceux qui l’approchent et désespère ceux qui tentent de l’aider : sa mère, son mec et sa pédopsychiatre qui a du mal à respecter la distance thérapeutique. Comment aimer une jeune adulte en grande difficulté psychique ? Comment la protéger, sans confondre au passage notre propre besoin d’être rassuré ? Comment préserver la part vibrante de son être, anéantie par des traitements lourds ? Telles sont les questions posées dans Jamais, toujours, parfois.

    4211 km de Aïla Navidi du 1er au 19 octobre

    4211 kilomètres c’est la distance qui sépare Téhéran de Paris – où Mina, Fereydoun, et leur fille Yalda, s’installent en 1979. Ils fuient les persécutions du nouvel état islamique d’Iran et de son guide suprême l’ayatollah Khomeiny. 4211 kilomètres, c’est également la distance qui sépare deux mondes : celui des déracinés et du lien indéfectible qu’ils entretiennent avec le pays d’origine ; et de notre bonne vieille société occidentale qui peine à leur faire une place. De manière singulière, 4211 km offre à rencontrer cette large famille d’exilés qui se retrouvent, se protègent, s’aiment et se fêtent. Qui y croient dur comme fer. Et donnent, à la manière d’un Ken Loach, l’espoir de futurs possibles. 4211 km témoigne du combat mené par les Iranien.ne.s pour leur liberté. Que ce soit hier ou aujourd’hui. Nous pensons qu’on en sort meilleur. Plus tendre. Avec le cœur plus gros et propre à rejoindre des élans de solidarité.

    Sirènes de Pauline Bureau du 3 au 21 décembre 

    Sirènes est une jolie fresque familiale aux ramifications complexes, dans laquelle quatre aventures humaines vont se déployer sur trois époques et deux continents.  Il y aura des secrets de famille, des fantômes, des révélations, des rêves de jeune fille, un marin qui abandonne femme et enfant, des nuits dans le port de Shanghai, une histoire de grille-pain…

    Poumons de Duncan Macmillan du 4 au 22 février 

    Un jeune couple dans la queue d’Ikea. Un couple moderne. Il a envie d’avoir un bébé. Elle aussi. Il faudra qu’elle arrête de fumer. Mais ils ont besoin de réfléchir. Beaucoup. Trop ? Parce qu’enfin quoi, la surpopulation, le réchauffement planétaire, les problèmes environnementaux… Et puis, d’abord, il pèse combien l’impact carbone d’un enfant ? Ah oui quand même : environ 7 ans d’allers retours quotidiens entre Bruxelles et New York… « C’est le poids de la Tour Eiffel. Je donnerais naissance à la Tour Eiffel ». Poumons est une comédie dramatique qui taquine délicieusement nos choix vertueux, nos peurs et nos névroses, nos désirs pas toujours communs…

    « Qu’il fait beau cela vous suffit » de Mélanie Charvy et Millie Duyé du 17 au 21 mars

    En France, suite à la prise d’otage d’élèves par un professeur, de nombreuses manifestations éclatent partout dans le pays. Contraint de réagir, le ministère de l’Éducation nationale va mandater des observateurs dans les écoles. Pour qu’ils lui fassent rapport. Oscillant entre la comédie et le drame social, « Qu’il fait beau cela vous suffit » est inspiré de témoignages réels. Sans fausse pudeur, le spectacle s’attache à mettre en avant la situation parfois inextricable de certaines écoles, mais surtout la profonde humanité de ceux qui la peuplent. A l’instar de La Vie scolaire de Grand Corps Malade, « Qu’il fait beau cela vous suffit » distille des touches d’espérance en une génération qui, si elle est parfois à la marge, n’en demeure pas moins lucide et touchante.

    L’Empreinte de Carole Karemera et Jean-Michel d’Hoop du 25 mars au 12 avril

    Tous les soirs, dans une grande ville, une grand-mère invalide raconte une histoire à sa petite fille. Une histoire pour chaque nuit. Jusqu’à ce fameux soir où elle lui annonce qu’elle n’en a plus ; qu’elle lui a tout raconté. Et qu’il faudrait en chercher de nouvelles. A la source. Au lac. Là où elles naissent. Là où elle a grandi. Le périple qu’elles entreprennent – en brouette, à pied et à moto – les conduira du Pays des Mille Collines au pays des Terrils, croisant aussi bien le Dragon montois au poil dru que la Vache sacrée issue des légendes rwandaises. L’Empreinte, c’est l’histoire de la rencontre détonante et singulière d’artistes belges et rwandais; et du regard croisé que les uns posent sur les autres. Et inversement. En offrant deux manières de rendre compte/conte.

    Kyo Ru Gi – Compétition de Petri Dish du 18 au 26 avril 

    Pétées du casque, Vissées de travers, Amaaaazing, Dadaistes souples, Folles furieuses, Fêlées du boulon, Tellement trop, Mais vachement cute… Voici comment on pourrait qualifier les cinq artistes solaires de la compagnie Petri Dish. Et on aurait bien envie de les fréquenter au quotidien, qu’elles soient nos voisines ou qu’elles entrent dans nos vies… Les Petri Dish, ces quatre danseuses et circassiennes suédoises, coréennes et italiennes; c’est bien simple : plus tu les vois, plus tu les aimes… Sur le plateau, trois mâts sont les agrès de Kyo Ru Gi – Compétition. Ils seront utilisés tour à tour pour des numéros de pole dance, d’équilibre, de contorsion… Petri Dish est une compagnie de cirque/danse à dimension internationale. Ses spectacles ont été présentés dans le monde entier, du Théâtre national de Séoul au très prestigieux Barbican Théâtre à Londres.

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