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    Le sang des francs-maçons de Jean van Win

    Le sang des franvs-maçons

    auteur : Jean van Win
    édition : Racine
    sortie : novembre 2014
    genre : histoire

    Le sang des francs-maçons n’est pas un énième récit dédié aux succès et aux défaites de Napoléon Bonaparte à l’occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo. Certes, on en parle, mais ce petit personnage corse et nerveux tour à tour haït ou adoré selon les camps et les époques.

    Si les quatre batailles ((Quatre-Bras, Ligny, Wavre et Mont-Saint-Jean cette dernière dite la bataille de Waterloo) qui ont eu pour conclusion de faire perdre toute crédibilité à Napoléon et l’ont forcé à fuir sur le caillou désertique aux confins du monde qu’est l’île d’Elbe, Jean van Win désire plutôt nous faire connaître l’Histoire selon le regard de protagonistes différents de ceux que l’on utilise la plupart du temps c’est-à-dire, ceux qui se trouvaient de l’autre côté de la barrière. Il laisse donc la parole aux « Petits », aux « Sans-Grades », autrement dit, aux simples soldats et certains citoyens. Mais surtout, il veut démontrer ce qu’est être un soldat lorsqu’on a faim, froid et perdu tout espoir : la transformation d’hommes honnêtes en véritables bêtes dotées d’une cruauté sans bornes. Entre maraudes, pillages, viols, tueries d’innocents, toutes ces atrocités sont racontées par eux sans l’ombre d’un soupçon de sentiment de culpabilité…

    Mais le vrai sujet reste l’appartenance d’un grand nombre de soldats, officiers et surtout généraux affiliés à la franc-maçonnerie, confrérie dans laquelle il n’existe plus ni grades ni différences entre les hommes nobles ou pas puisqu’ils sont tous frères. C’est là que l’on assiste à de très belles formes de secours entre frères du même camp ou de camps adverses. Le signe de Détresse maçonnique pratiqué par certains frères au milieu de la mêlée permettait de les reconnaître et beaucoup d’entre eux ont eu la vie sauve grâce à ce simple geste reconnu par leurs frères.

    Néanmoins, si la qualité d’écriture n’est pas à remettre en cause, on ne comprend pas toutes les subtilités liées à la franc-maçonnerie dans les témoignages écrits des membres de cette confrérie. Les descriptions des batailles bien qu’éclairantes se révèlent parfois indigestes notamment lorsque l’on dénombre les victimes ou les contingents de soldats dans les différents régiments ou compagnies. De plus, la troisième partie du livre, consacrée au cursus maçonnique de personnages illustres ayant participé aux batailles de Valmy à Waterloo, demeurent énigmatiques et n’apportent pas grand-chose.

    En conclusion, une belle plume d’historien est à l’œuvre mais la connexion entre les chapitres et les témoignages reste nébuleuse. Un livre intéressant à lire.

    Daphné Troniseck
    Daphné Troniseck
    Journaliste du Suricate Magazine

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