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    Le Rire de ma mère, tire-larmes familial

    Le Rire de ma mère

    de Colombe Savignac et Pascal Ralite

    Comédie dramatique

    Avec Suzanne Clément, Pascal Demolon, Sabrina Seyvecou, Igor Van Dessel, Salome Larouquie

    Jeune garçon timide, Adrien se partage entre ses deux parents divorcés. Sa mère fantasque et son père – qui a refait sa vie avec une artiste peintre – entretiennent toujours une relation d’amitié. Un jour, Adrien apprend, un peu par hasard, que sa mère est atteinte d’un cancer. Se préparant difficilement au deuil qui l’attend, il essaie également de combattre sa timidité maladive en participant à un atelier de théâtre, notamment pour se rapprocher d’une jeune fille dont il est tombé amoureux.

    Avec un tel sujet, on peut presque automatiquement s’attendre à un mélo tire-larmes. Mais comme le cinéma français populaire se plaît généralement à arrondir les angles, Le Rire de ma mère chasse plutôt sur le terrain de la comédie douce-amère, et jongle de manière assez roublarde avec des affects opposés afin de trouver un ton médian, qui est l’apanage de bien trop de films qui veulent plaire à tout le monde.

    Puis, après avoir longuement évité de tomber dans le pathos, le film plonge les deux pieds dedans, et s’achemine presque inévitablement vers un dénouement s’adonnant pleinement à un chantage émotionnel éhonté. Dans cette débauche de sentimentalisme déguisée en comédie du milieu, la québécoise Suzanne Clément (Laurence Anyways, Mommy) semble s’échiner à parfaire l’image d’actrice « intense » qui lui colle à la peau, et qui est en train de faire d’elle une bonne cliente d’un cinéma français « mainstream » (Le Sens de la fête, la série La Forêt).

    Ce qui reste encore le plus étrange avec Le Rire de ma mère se situe en dehors même de sa vision. Lorsque l’on se penche un petit peu sur les notes d’intentions des « auteurs » du film, l’on se rend compte que parmi de nombreuses références et autres citations revendiquées, ceux-ci ne recensent, entre autres, ni plus ni moins que Maurice Pialat, John Cassavetes ou encore Nuri Bilge Ceylan ! Autant prévenir tout de suite les cinéphiles, les rapports thématiques et esthétiques entre ce film et ceux des auteurs prémentionnés ne sont que très ténus.

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