Le Ministère de la Sale guerre (The Ministry of Ungentlemanly Warfare)
de Guy Ritchie
Action, guerre
Avec Henry Cavill, Alan Ritchson, Alex Pettyfer
Sortie sur Prime Video le 25 juillet 2024
Ce n’est pas la première fois que le SOE (Special Operations Executive) est abordé dans la fiction. On pense par exemple à La Ruse, sorti en 2022, ou Les Femmes de l’ombre, sorti en 2008. Il y a aussi l’émission de télé-réalité de Netflix qui a mis ce service sur le devant de la scène dans Les nouveaux agents secrets de Churchill. Ce service, entre autres dirigé par un certain Ian Fleming, futur créateur de James Bond (qui se serait inspiré en partie par ces héros méconnus du SOE), a permis aux Anglais de changer en partie, le cours de la guerre. Cette fois, c’est Guy Ritchie qui se charge de faire découvrir la création de ce service secret peu orthodoxe, et ça risque d’être sanglant.
L’action du film se situe en 1941, au moment où l’Angleterre se demande si elle pourra résister longtemps à l’Allemagne nazie et espère l’entrée en guerre des États-Unis. Mais leur survie et la volonté des Américains de se joindre au conflit est mise en péril par l’efficacité des U-Boot, les sous-marins allemands révolutionnaires qui contrôlent les mers. Le Brigadier Colin Gubbins lance une mission de sabotage, soutenu officieusement par Churchill, qui permettrait de perturber le réapprovisionnement des sous-marins allemands. Pour réaliser cette mission suicide, il va faire appel à Gus March-Phillips, un militaire indiscipliné mais efficace qui va constituer une équipe composée de quatre hommes de sa trempe.
A mi-chemin entre Inglorious Basterds et Les Douze Salopards, le film s’inspire de la réalité pour offrir au public un divertissement décomplexé où quelques hommes bien badass vont aller tabasser des nazis à la pelle. A ce niveau, on retrouve bien la patte de Guy Ritchie qui aime esthétiser la violence et les mauvais garçons et ne se prive pas d’arranger la réalité à sa façon pour rendre ce commando le plus fun possible. Si les personnages historiques ayant inspiré les protagonistes du film n’étaient pas des enfants de chœur, il faut quand même souligner que l’Opération Postmaster a monopolisé une force d’attaque de 32 hommes.
Evidemment, Le Ministère de la Sale Guerre n’a jamais prétendu être fidèle à la réalité et les scènes de baston, dignes de jeux vidéo du style de Medal of Honnor ou Call of Duty, sont particulièrement jouissives. On sent Guy Ritchie plutôt à l’aise pour filmer les combats et les corps bien virils de ses héros. Mais quand il s’agit d’évoquer les complications politiques de leurs actions ou la préparation de la mission par les espions sur place, le film devient d’un coup moins intéressant et manque de profondeur. Mais on regarde les films de Guy Ritchie pour la baston, non ?