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    Le Made In Brussels fait son show à Paris ce jeudi

    Alex Vizorek, Laura Laune, Charline Vanhoenacker ou encore Guillermo Guiz font partie de cette génération dorée d’humoristes belges ayant posé ses bagages dans la Ville Lumière avant d’y connaître un succès incontestable. C’est un fait certain, le label noir-jaune-rouge est devenu un gage de qualité dans le monde très ondoyant de l’humour.

    Le Made In Brussels show (ou MIB), avec sa scène ouverte ayant vu passer les plus grands talents du stand up de cette dernière décennie, y est probablement pour beaucoup. Alliant habilement la plaisanterie et le professionnalisme, le rendez-vous mensuel bruxellois est devenu une référence.

    Aujourd’hui, le MIB s’exporte et s’apprête à faire découvrir les nouveaux talents du Plat Pays au public de La Nouvelle Seine, à Paris. De fait, Kody, Cécile Djunga, PE alias Pierre-Emmanuel, Manon Lepomme, Funky Fab et Emilie Croon vont enflammer les planches de la capitale française ce jeudi 29 novembre, sous le regard bienveillant de Notre-Dame mais aussi celui de Sarah Vanel, la directrice du MIB.

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    Comment est né ce projet ?

    L’évènement sur Paris se fait avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et plus particulièrement, avec le soutien de la Promotion de Bruxelles et du ministre Rachid Madrane. L’objectif est d’amener un type d’art à l’étranger pour faire la promotion de Bruxelles. C’est dans cette optique qu’ils ont pensé au MIB pour organiser une soirée d’humour à Paris et mettre en avant les talents belges.

    Comment avez-vous sélectionné les artistes qui seront présents à Paris ?

    On part à Paris avec six humoristes : Kody, Cécile Djunga, PE, Manon Lepomme, Funky Fab, Emilie Croon et la présentatrice Christine Massy. Ce sera un plateau d’humoristes comme on le fait depuis plus de dix ans à Bruxelles. Nous avons fait une sélection d’artistes bruxellois confirmés comme par exemple PE, qui est présent depuis très longtemps chez nous, mais aussi Emilie Croon qui est moins connue mais qui possède un univers très intéressant. C’était important de mettre certains artistes en avant pour qu’ils puissent avoir l’opportunité de jouer à Paris dans une salle magnifique et se faire connaître. Evidemment, il fallait faire un choix mais si une deuxième édition se concrétise, nous en prendrons six autres… Puis, on a aussi fait attention à prendre trois femmes et trois hommes, c’est important !

    Pensez-vous qu’il n’y a pas assez de femmes dans l’humour ?

    Oui, en tout cas en Belgique. Et pas uniquement sur scène, c’est aussi le cas dans l’organisation, etc.

    Pensez-vous qu’il est plus difficile pour une femme de faire rire aujourd’hui que pour un homme ?

    Très bonne question. Personnellement, je n’ai pas cette difficulté car je ne suis pas humoriste. Il m’est donc difficile de répondre. Mais en règle générale, tout est plus difficile lorsqu’on est une femme. Toutefois, les choses évoluent, ça l’est de moins en moins.

    Est-ce que Paris est un passage obligé pour tout humoriste ?

    C’est un passage obligé si l’artiste a envie d’avoir une notoriété installée et se faire davantage connaître en Belgique. Car, même si on en parle davantage dans les médias aujourd’hui, il existe encore plein d’artistes talentueux dont on ne parle pas assez. Les médias ne viennent pas les voir s’ils ne sont pas connus ou pas soutenus par untel ou untel, ce qui est dommage. À Paris, l’artiste peut jouer plus souvent, rencontrer des gens plus facilement car le milieu culturel est hyper actif. Non pas que la Belgique ne soit pas active, mais c’est totalement différent. Donc oui, Paris est un passage important, mais pas forcément obligatoire, certains n’y vont pas et réussissent assez bien.

    Vous arrivez à Paris avec un programme 100% belge. On sait que les humoristes belges fonctionnent actuellement bien là-bas. Y a-t-il une certaine qualité humoristique en Belgique ?

    Oui, je pense que nous sommes exceptionnels (rires). Mais c’est vrai que le Belge est à la mode en France. Je ne sais pas pourquoi, mais tant mieux pour les artistes. Car, c’est surtout grâce à eux que nous sommes à la mode, grâce à Poelvoorde, François Damiens ou Virginie Efira. Ce sont ces gens-là qui nous ont mis en avant. Et maintenant, on a une nouvelle génération qui arrive comme Vizorek, Guiz ou Angèle qui continue de faire rayonner la Belgique. J’espère dès lors que cela va attiser la curiosité de certains pour venir découvrir des humoristes belges qui ne sont pas encore connus en France.

    Le MIB existe depuis plus de dix ans. Avec le recul, quel regard portez-vous sur lui et que souhaitez-vous encore faire ?

    Il y a plein de nouvelles choses à faire, car c’est un challenge constant. C’est toujours difficile de remplir une salle, et c’est toujours difficile de remplir une salle avec des artistes qui sont pas connus. Il faut toujours se battre. Une soirée peut bien fonctionner puis le lendemain, il y a beaucoup moins de monde et on ne sait pas pourquoi.

    À l’heure du politiquement correct, existent-ils des sujets qu’on ne peut plus aborder dans l’humour ?

    Pas chez nous en tout cas. Au MIB, ils peuvent dire ce qu’ils veulent, c’est de l’humour. Après, c’est tout le travail de l’artiste que d’amener un sujet sensible sur scène et de faire rire.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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