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    Le Jour du Diable, un roman noir et rural

    Titre : Le Jour du Diable
    Auteur : Andrew Michael Hurley
    Editions : Denoël
    Date de parution : 12 septembre 2019
    Genre : Thriller

    L’histoire se déroule dans les Endlands, des terres aux confins de l’Angleterre, une lande millénaire, sans pitié pour ceux qui osent y habiter et travailler son sol. Elles se lèguent de père en fils, ainsi que toutes les rudes tâches qui accompagnent la vie dans une ferme. Mais au-delà du labeur, il y a aussi ces histoires qui  se transmettent, des histoires qui disent que le Diable habite dans les Endlands.

    Selon les légendes, ce dernier, qui dormait depuis longtemps, très longtemps, s’était réveillé jadis et avait semé le trouble et le chaos dans la vallée. Depuis, avant chaque transhumance, les fermiers l’attirent avec du vin et des chansons et le piège. Une pratique devenue au fil des jours une fête adorée et célébrée par tous, presque même un rituel pour conjurer le sort.

    John, enfant du pays l’ayant quitté pour des landes plus clémentes, revient avec sa femme, Kat. Leur arrivée semble titiller le Diable qui va se faire un malin plaisir à honorer pleinement de sa présence les habitants des Endlands et des environs.

    Le roman d’Andrew Michael Hurley est à l’image du pays et des habitants qu’il décrit : vaste, secret, tenance, taciturne et un brin revêche. En lisant Le Jour du Diable, on risque l’aventure solitaire d’une marche dans les landes sauvages, le malaise d’une conversation à laquelle nous ne sommes pas censés participer, un mal pernicieux et un doute qui se glissent en chacun de nous.

    Les mots ont la saveur du fatalisme campagnard, celle des saisons immuables qui rattrapent tout et tout le monde, celle d’une vie simple à trimer par devoirs envers les générations précédentes.  Un voile gris se dépose sur chaque chapitre, le diable pose son œil malin sur tout ce petit monde et traverse le temps. Sa présence agit comme un révélateur de mémoire et de mots en mots, on lit aussi l’histoire d’une ville bâtie grâce et autour d’une industrie textile, on y lit la gloire et la chute de chacun.

    C’est une très jolie réussite pour ce roman noir rural. Du premier au dernier mot, le diable est partout et nulle part, il danse avec nous, il joue un jeu de dupes, il exacerbe les peurs et les fantasmes. En refermant le livre, on a l’impression qu’il nous regarde amusé et repart dans ses landes avec un clin d’œil.

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