Le Grand Jour
de Pascal Plisson
Documentaire
Avec Nidhi Jha, Albert Ensasi Gonzalez Monteagudo, Deegii Batjargal
Sorti le 23 septembre 2015
Après Sur le chemin de l’école sorti en 2012, Pascal Plisson s’essaie pour la deuxième fois à suivre le quotidien de jeunes gens vivant dans des contrées opposées, mais aux destins similaires.
La recette est identique : quatre adolescents de quatre pays pauvres, aux conditions de vie précaires, mais qui en veulent. Chacun poursuit son rêve et se donne à fond : pratiquer un sport de manière professionnelle, aller en école d’ingénieur ou encore être ranger.
Même si les situations sont touchantes et le courage des « acteurs » admirable, le tout reste très cliché et très prévisible. Les portraits dressés, l’environnement, les dialogues et surtout la musique donnent à l’ensemble un style très fade. Les paysages sont magnifiques et les enfants choisis très beaux, les familles sont aimantes et encourageantes, Plisson nous prend par la main pour qu’on ne voie pas la misère, le manque d’hygiène et de confort, mais qu’on se concentre sur leur bravoure et leur rêve.
Du coup, c’est trop lisse. Le rythme est monotone, on devine tout ce qui arrivera et quand on passera au suivant. Les meilleurs moments du tournage ont été gardés, logique, mais les personnages en perdent leur authenticité. On aimerait que ça gratte un peu les couches inférieures, mais on reste très en surface. Les scènes sont tirées en longueur, on n’a du mal à en profiter. Il y a bien un détail surprenant à la fin, mais les témoignages larmoyants des familles et les informations données sur chacun ramènent au film stéréotypé. On dirait que mêmes les éléphants et les vaches ont été placés au bon endroit et au bon moment. Ca manque de spontanéité, alors que peut-être il y en avait.
C’est une histoire à voir un soir de semaine bien au chaud, pour oublier la facture du garagiste et le remboursement de la carte de crédit des vacances de cet été. Il nous semble que pour toucher l’audience sur la situation des enfants peu chanceux dans le monde, il y a des façons de faire plus subtiles. Même si le but était de mettre l’accent sur le rêve et la détermination, et non pas de nous apitoyer, ne faudrait-il pas rester un peu réaliste ?