auteur : Amélie Nothomb
édition : Audiolib
sortie : septembre 2015
genre : roman
Le crime du comte Neville le nouveau roman d’Amélie Nothomb, lu par Françoise Gillard aux éditions Audiolib.
Ne changeant pas ses habitudes, Amélie Nothomb nous offre son roman de l’année. Une histoire d’aristocratie déchue, de jeunesse désabusée et de meurtre sur fond de garden party…
Pour son nouvel opus, la conteuse belge transpose son dernier roman dans les idylliques Ardennes belges. Tout commence lorsque le comte Neville, noble désargenté, apprend de la part d’une voyante qu’il tuera lors de sa prochaine garden party l’un de ses invités…
Noms alambiqués, histoires à la frontière du fantasme, pulsions de mort, ombres littéraires et situations cocasses, ce sont là les traits familiers que l’on retrouve dans l’univers de la princesse Nothomb. On ne présente d’ailleurs plus celle qui comme à son habitude exploite avec malice et subtilité ces maux du monde. Au-delà du crime, c’est surtout la relation complexe liant le comte Neville et Sérieuse, sa fille, qui marque d’une pierre blanche ce vingt quatrième roman. On ne peut qu’imaginer l’influence familiale dont s’est inspirée l’auteure pour décortiquer le quotidien de la noblesse dont elle est elle-même issue.
Cependant, à force de vouloir à tout prix sortir un livre par an, on finit par se lasser de la « patte Nothomb ». Soyons honnêtes, la flamme qui brûlait autrefois n’est plus la même et la fin de l’ouvrage, comme beaucoup de ses prédécesseurs est relativement bâclée. Telle un Hitchcock des mots, elle apporte tous les éléments d’un chef d’œuvre mais une fois que le dénouement se fait, elle largue littérairement les amarres.
Dans la version audio relativement courte, la voix de la comédienne Françoise Gillard alterne sans difficultés les personnages en passant de la femme bourgeoise guindée, au comte soucieux de son avenir. Dommage que l’histoire manque globalement de saveur, ce qui aurait pu mettre en avant le joli timbre de voix de la comédienne.