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    Le chat Déambule & le Chat au Châtelain : Le Chat s’embourgeoise

    Après une halte dans plusieurs villes dont Paris, Caen et Monaco, vingt sculptures monumentales du Chat prennent place au parc Royal suivies d’un prolongement dans la galerie Huberty & Breyne dédiée au neuvième art.

    Philippe Geluck, 2021, Chien Christo, Acrylique sur toile 114 x 146 cm, Numéroté et signé

    C’est sous la drache bruxelloise que s’ouvre l’évènement, bénissant le personnage d’une eau typique de sa ville natale. Cet emblème de l’humour a été façonné par un ancien étudiant de l’INSAS, Philippe Geluck, pour le journal Le Soir ; la figure s’est, au fil des années, exportée internationalement grâce à une ironie singulière et une appropriation de son environnement finement pensée.

    Qu’il ait une flûte à la bouche avec Flûte à Bec où qu’il chante sous la pluie façon Singin’in the Rain, le Chat arrive à intégrer chaque élément du quotidien pour en faire un paradigme selon un modèle anecdotique, mais cohérent du monde. Anti-héros, ces différents jeux de rôles, où on lit le potentiel d’animateur propre à son créateur, préfère une posture décalée à un apologue, laissant le spectateur libre d’une interprétation légère ou cynique. Le style graphique rejoint le style dénoncé : simple et efficace, il est moteur de débat et intègre en mars 2023 les beaux quartiers de Bruxelles sans modifier sa tonalité.

    Jamais sans humour

    Au croisement de différentes disciplines, dessin, sculpture ou écriture, le félin à l’attitude humaine investit le parc Royal sous l’angle de la dérision. Aux côtés de la soixantaine de sculptures inspirées de la mythologie gréco-romaine, qui chargent déjà le jardin de leurs propres narrations, multiples déclinaisons du Chat conversent entre elles sur la majestueuse allée principale l’imprégnant d’une force à la fois miliaire et prosaïque. Dessinées à échelle humaine, elles peuvent être contemplées dans toute leur individualité et s’affilient à nos ancêtres, tels que Fontana ou Racine, par des tournures caustiques. Un théâtre singulier et une véritable attraction touristique qui inspirera certainement de nombreux selfies. La liaison avec la galerie d’art quartier Châtelain, qui présente les cases de le bande dessinées comme des peintures, nous fait découvrir l’atelier de Geluck à l’abri des intempéries.

    Philippe Geluck, Tragédie de racine, Bronze à cire perdue, 60 x 49 x 49 cm, Numéroté et signé

    L’art dans la rue

    Cet évènement majeur permet de se questionner sur l’impact de l’art or les murs, dans ce jardin statuaire, dont la valeur historique implique un classement au patrimoine, les statues sont exposées au sens littéral. De mars à mai, ces pièces d’art en bronze ont tout le temps d’être confrontées aux aléas extérieurs qu’ils émanent d’une pulsion créative ou de la météo. Léopold II, situé à proximité place du Trône, a pu le prouver : ce qu’on appelle vandalisme ou détournement est souvent un moyen d’exprimer l’émotion que procure l’art et de refaire l’Histoire. Ce projet ayant – entre autres – pour objectif, le financement du futur musée du Chat et de l’humour créé actuellement une polémique, l’occasion de réfléchir sur les politiques culturelles et urbaines. Une sortie ludique où les enfants comme les adultes trouveront à nourrir leur univers visuels et langagiers.

    • Où ? Au parc royale galerie et à la Hubert & Breyne
    • Quand ? du 10 mars au 30 juin et du 10 mars au 13mai
    • Combien ? Entrée libre

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