Scénario et dessin : Andrea Ferraris
Éditeur : Delcourt / Mirages
Sortie : 18 août 2021
Genre : Roman graphique, Témoignage
Le bourdonnement d’un moustique est une très belle bande dessinée autobiographique du dessinateur italien Andrea Ferraris. Il y raconte le parcours semé d’embûches que lui et sa femme Daniela (qui a réalisé la colorisation de l’album) ont dû suivre pour accueillir dans leur famille Sarvari, une petite indienne de 4 ans.
Des épreuves à la chaîne
Kystes ovariens et spermatozoïdes paresseux… Andrea et Daniela doivent se faire une raison : ils ne pourront pas avoir d’enfant. Ils décident d’opter pour l’adoption, un parcours long et difficile. Il leur faut se marier, attendre trois ans, trouver une association, passer des entretiens psychologiques… et enfin remplir une tonne de formulaires requis par le pays d’origine de l’enfant. Toutes ces étapes sont autant de tests pour le couple qui se voit confronté à une foule d’émotions parfois contradictoires.
Sans amertume ni idéalisme, Le bourdonnement d’un moustique retrace les principales étapes de l’adoption en trois chapitres : la préparation avant de se voir attribuer un enfant ; le voyage en Inde pour rencontrer leur fille adoptive, Sarvari ; puis les premiers mois de vie de famille en Italie. De sa peur panique de l’avion à ses difficultés à communiquer avec la petite fille les premiers mois, l’auteur-dessinateur évoque ses doutes, ses faiblesses… faisant du parcours d’adoption un véritable voyage intérieur plein de nouveaux apprentissages.
Surmonter la tristesse et la peur
Les premiers mois avec Sarvari sont éprouvants car la petite fille, déracinée, ne fait que pleurer. Tout en évoquant le désarroi du couple et de la petite fille, le dessin de Ferraris laisse une grande place à l’imaginaire pour apporter un peu de légèreté et d’espoir dans les moments difficiles. La peluche-tigre de Sarvari devient ainsi un tigre géant que la nouvelle famille chevauche pour découvrir l’orphelinat. Le moustique qui bourdonne dans les oreilles est quant à lui le symbole de la barrière de la langue entre la petite Indienne et ses parents italiens.
Le résultat est un récit très personnel et émouvant, sur la vertu de la patience, de l’écoute et du partage au sein de toutes les familles.