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    [Le BIFFF 2020 n’aura pas lieu] Mon premier BIFFF

    La situation dramatique que nous vivons actuellement a eu pour conséquence de nous priver de certaines de nos libertés les plus élémentaires que nous considérions comme acquises : la sortie entre amis du vendredi soir, le BIFFF, l’after-work en terrasse, le BIFFF, les anniversaires fêtés avec la famille, le BIFFF mais aussi le BIFFF.

    La nouvelle vous est sûrement déjà parvenue. Il n’y aura pas de BIFFF cette année. Et tandis que je sanglote bruyamment en slip dans mon salon à côté d’une bouteille de whisky et sous le regard désapprobateur de mon chat, je repense à tous ces moments d’anthologie vécus dans les salles du Bozar. Oui oui, je sais, je suis un noob, vous alliez au BIFFF alors que je n’étais même pas encore dans les couilles de mon père, c’était mieux avant, blah blah blah blah.

    Nous avions chaque année une dépression post-BIFFF (expression déposée par Roxane), 2020 a inventé la dépression pré-BIFFF (ta gueule Roxane au passage). « Quelle année de merde », me dis-je alors en sifflant ma deuxième bouteille d’hypocras. « Et dire que certains à Laeken profitent d’un parc aussi grand que le trou de balle de Rémy. » Même Rémy et son parfum me manquent. J’en suis au point où un « Bonsoir Goeienavond » lancé avec entrain me donne une demi-molle.

    « EH BEN MOI, SI J’TAIS l’ROI DES BELG’, J’ORGANISE L’BIFFF DANS MON JARDIN, J’M’EN FOUS » éructe-je à 3h du matin dans un état proche d’un réalisateur irlandais venu chanter une chanson au Ciné 2 à 00h30. Et c’est dans un dernier « SAAAAAAAANGLIER » lâché dans un râle agonisant que mon esprit sombre dans les tréfonds d’un sommeil comateux. Et soudain, je rêve…

    (le décor devient flou, fondu au noir sur fond d’une musique inquiétante évoquant l’onirisme)

    2013, mon premier BIFFF. Alors que je commence à peine à comprendre les codes qui jalonnent ce festival dont je suis tombé amoureux dès la première séance (Hellgate au ciné 1, une belle daube) je vais vivre mon premier vrai film référence dans les antres du Bozar. Nous sommes le sixième jour du festival, je me suis déjà endormi devant un film taïwanais (Légende de T-Dog au Ciné 2 et sur l’épaule du producteur s’il vous plaît), dragué par Rémy et descendu une bouteille de Maitrank avant une séance de 00h30. J’apprends vite. Mais je n’étais pas prêt pour Ghost Graduation. Certains coups de foudre prennent la forme d’un long regard amoureux, d’autres de Total Eclipse of the Heart de Bonnie Tyler interprété par un Javier Ruiz Caldera en feu et repris par une salle survoltée. Suivra une séance d’anthologie qui se clôturera sous une standing ovation d’un public conquis.

    Teen Movie rafraichissant racontant l’histoire de Modesto, professeur dans un lycée qui abrite des fantômes d’anciens étudiants, Ghost Graduation va faire l’unanimité au BIFFF. Son histoire qui mêle humour, dialogues très bien construits, fantastique et moments plus intimistes a charmé le festival. La preuve, le film remportera le prix du public et le Corbeau d’Or.

    Mais ce ne sera que le début d’une superbe histoire d’amour entre le réalisateur et le BIFFF. L’Espagnol reviendra avec Spy Time en 2016 (de nouveau prix du public) et Superlopez en 2019. Si mes copines pouvaient avoir la même fidélité.

    Caldera quant à lui reviendra sur le devant de la scène en 2021 avec Malnazidos, un film de zombies qui se tourne en Catalogne avec Aura Garrido (Elsa dans Ghost Graduation) au casting. Ce qui nous promet sans doute un passage pour 2022.

    En attendant cette perspective réjouissante, nous avons aussi un message d’amour à faire passer.

    BIFFF

    And I need you now tonight (AND I NEED YOU NOOOOOOOOOOW!!!!)
    And I need you more than ever
    And if you only hold me tight (IF YOU ONLYYYYYYYY !!!!)
    We’ll be holding on forever

    Prenez soin de vous et de vos proches <3.

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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