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    L’avocat, tome 1 : Jeux de loi, règles floues

    Avocat

    scénario : Laurent Galandon, Frank Giroud
    dessin : Frederic Volante
    éditions : Le Lombard
    sortie : 11 septembre 2015
    genre : thriller

    Léopold Sully-Darmon est un avocat controversé. S’il prend bien soin de défendre uniquement des personnes qu’il croit innocentes, ou des causes qu’il pense justes, son attrait pour les feux des projecteurs semble infini. D’ailleurs il pourrait bien participer de son déclin.  Sa nouvelle cliente, Zeinab Schoelcher-Zaïdi, est accusée de crimes contre l’humanité. Elle serait coupable d’exactions commises à l’encontre de prisonniers d’un camp irakien, sous le régime de Saddam Hussein. En cherchant à prouver son innocence, l’avocat ne vient-il pas de mettre les doigts dans un engrenage infernal ?

    Le scénariste Laurent Galandon a pour habitude d’ancrer ses histoires dans le réel. Il retrouve ici le dessinateur Frederic Volante, avec lequel il a travaillé sur le diptyque Shahidas, articulé autour d’une organisation de femmes kamikazes au Moyen-Orient. Les deux auteurs se voient cette fois-ci adjoindre l’aide scénaristique de Frank Giroud, entre autres créateur du Décalogue.

    Comme on peut s’y attendre, un traitement classique est appliqué à l’ensemble de l’album. Le spectaculaire y est délaissé, afin de pouvoir coller au plus près de l’humain. Ce qui donne un surplus de crédibilité à  une histoire faisant la part belle aux dialogues et exploitant de nombreuses pistes en parallèle. Le récit s’en trouve enrichi, le lecteur ne pouvant qu’essayer de deviner quel élément du scénario sera exploité par la suite. Articulé autour d’un personnage principal intriguant et charismatique, le suspense va ainsi grandissant au fil des pages.

    Mais si beaucoup de questions sont soulevées, la fin de l’album n’apporte que très peu de réponses, si ce n’est aucune. Au contraire, elle semble ajouter un degré de mystère supplémentaire. D’où l’impression d’avoir assisté, tout du long, à une longue mise en place de chaque élément. Ce qui laisse forcément un peu sur sa faim. Néanmoins cet état de fait est atténué par le choix des auteurs de nous montrer l’envers de la machination. Si l’on n’en cerne pas encore totalement les tenants et les aboutissants, cette légère longueur d’avance sur le héros permet d’impliquer le lecteur. Pour peu que celui-ci choisisse de se laisser emporter.

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