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    Laura Laune : « J’ai tout de suite accepté de jouer dans Lucky »

    Acclamée dans toutes les salles de spectacle de l’hexagone, l’humoriste Laura Laune fait ce mercredi son entrée dans les salles obscures. Dans Lucky, la nouvelle comédie d’Olivier Van Hoofstadt, la jeune belge y incarne une mère hystérique, belliqueuse et assez vulgaire. Un rôle taillé à la mesure du personnage qu’elle dévoile tous les soirs sur scène dans Le Diable est une gentille petite fille.

    Rencontre éminemment sympathique avec une artiste aux multiples talents.


    Comment êtes-vous arrivée dans le projet Lucky ?

    C’est Olivier qui m’a contactée par Facebook. Il m’a dit aimer ce que je faisais et souhaitait me rencontrer. Nous avons donc été boire un café et au milieu de la discussion, il m’a annoncé qu’il était en train d’écrire un film et qu’il lui restait quelques petits rôles. J’étais hyper contente, que ce soit pour un petit ou un grand rôle, peu importe, j’ai tout de suite accepté.

    Cela dit, je pensais qu’il allait faire un casting par la suite. Je l’ai donc recontacté pour savoir quand on ferait des essais et il m’a dit : « Non, il n’y a pas de casting, je te prends automatiquement ! ». Ca s’est fait simplement au final.

    Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?

    Lorsque j’ai lu le scénario, j’ai immédiatement reconnu l’univers que je connaissais de Dikkenek. Ce côté décalé, sans limites, un peu fou… J’ai tout de suite adhéré. Puis, je me suis dit que travailler avec Olivier serait une superbe expérience.

    Le rôle que vous tenez dans Lucky vous sied bien au regard du personnage que vous incarnez sur scène. Pour le coup, vous n’êtes donc pas utilisée à contre-emploi…

    Oui, lorsqu’il m’a parlé de cette fille un peu tarée – qui est un tout petit rôle -, il m’a dit que je pouvais en faire un peu ce que je voulais, afin que j’y amène mon univers. Je pouvais m’approprier le rôle et réécrire certaines choses si je le souhaitais. Il m’a vraiment laissé une liberté. Je me suis donc dit que j’allais me lâcher et faire ce que j’avais envie. Sur le tournage, je voyais que l’équipe rigolait et Olivier aussi. Cela m’a rassurée.

    Il est vrai que j’ai cette liberté sur scène parce que je suis toute seule. Sur scène, je suis la seule personne responsable de ce que je dis. Que ce soit assumé par quelqu’un d’autre, tout en me laissant autant de liberté, c’est rare.

    Même si c’est votre premier film, pensez-vous qu’il soit plus compliqué de tourner avec un groupe d’humoristes plutôt qu’avec des acteurs plus traditionnels ? Est-ce que la direction ne part plus facilement en vrille ou que chacun s’octroie trop de libertés ?

    C’est vrai que le problème avec les humoristes, c’est qu’ils ont un gros ego. Ils ont donc tendance à tirer souvent la couverture vers eux. C’est logique puisqu’ils sont généralement seuls sur scène et doivent constamment attirer l’attention sur eux. Mais sur ce tournage, ce n’était pas du tout le cas. Sur ma scène par exemple, il y a Alban Ivanov et Michael Youn. Tous les deux étaient parfaitement dans leurs rôles et surtout, ils étaient au service du film. Personne n’a eu envie de se la jouer plus drôle que l’autre.

    Il est vrai que j’appréhendais cela. Lors des réunions d’humoristes ou des plateaux d’humoristes, il y a effectivement une surenchère et j’ai horreur de ça.

    Après coup, comment avez-vous vécu cette première expérience ?

    Au début, j’avais très peur qu'(Olivier Van Hoofstadt) n’aime pas ce que je faisais. Le fait de ne pas avoir eu de casting me stressait d’autant plus. Je me suis dit « Il me fait confiance mais si ça se trouve, il se plante ». Puis, je n’avais jamais fait de cinéma, seulement quelques projets amateurs. Bref, j’avais l’impression de ne pas être légitime, ce qui revient souvent chez moi.

    De plus, Olivier est quelqu’un qui guide très peu. Alors que moi, j’aime bien avoir un maximum d’indications pour être sûre que je fasse ce qu’on attend de moi. Le premier jour, je suis donc rentrée chez moi catastrophée en disant à mes amis que j’allais arrêter le cinéma, que je n’étais pas douée. On m’a donc rassurée en me disant que si le réalisateur était satisfait, c’était qu’il avait trouvé ce qu’il voulait dans la prestation. J’ai alors compris qu’il fallait que je fasse confiance à quelqu’un d’autre que moi, que je me remette à lui. Dès le deuxième jour, cela m’a alors permis de me lâcher. Au final, je suis contente. Le montage donne bien, c’est dynamique.

    Vous voyez-vous plus tard dans le cinéma ?

    Cela m’a donné hyper envie de continuer ! Je suis contente d’avoir commencé par un petit rôle. Cela m’a permis de comprendre le fonctionnement, d’analyser ce qui se passe sur un plateau et de prendre confiance. Cela m’a donné envie d’écrire également. En toute modestie, car c’est très nouveau pour moi, mais l’envie est là.

    D’après Sudpresse, Olivier Van Hoofstadt préparerait un film pour vous…

    Oui, c’est vrai. Il m’a dit beaucoup aimer ce que j’avais fait pendant le tournage. Il est également venu voir mon spectacle. Il avait apparemment une frustration, c’est qu’on ne me voit pas davantage dans le film – ce qui est un superbe compliment pour un acteur -. Du coup, il m’a dit vouloir travailler avec Kody et moi sur un projet commun. J’ai donc souhaité le suivre à 1000% et j’ai déjà écrit un pitch pendant ma tournée. Kody et Olivier l’ont lu et ils adorent. Alors, ce n’est que le début, on ne sait pas encore où cela nous mènera. Mais ce qui est certain, c’est qu’on a envie de faire un truc ensemble.

    Quels sont vos projets à court terme ?

    Il y en a beaucoup. J’ai les dates de mon spectacle qui se terminent au mois d’avril. Du coup, je suis en train d’écrire une série. C’est un projet auquel je tiens, un peu fou. J’écris aussi un album de chansons humoristiques. Ca fait longtemps que j’en parle, mais là, on enregistre déjà en studio, donc ça se concrétise… Ce ne sera pas des performances vocales à la Céline Dion (rires) ! C’est humoristique, un peu trash, dans mon style habituel. Enfin, j’écris un nouveau spectacle. Beaucoup de projets d’écriture donc. Je pense que je vais partir loin pendant quelques mois et me mettre à écrire, toute seule dans ma bulle, j’ai besoin de ça.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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