Titre : L’Arène – L’empire des monstres 1
Auteur.ice : Orlane Gray
Edition: Addictasy
Date de parution : 06 mars 2025
Genre du livre : Fantasy
Dans ce premier tome de la saga L’Empire des Monstres, Orlane Gray s’inspire de la tragédie des Romanov pour créer une dark fantasy captivante. Tous les codes littéraires sont présents, avec ce petit plus qui ravit les lecteurs.
La mort comme patrie
Ryakhina Jovanovic est la seule survivante du massacre de sa famille, perpétré par des opposants au régime de son père, l’empereur d’Oska. Aujourd’hui, elle vit sous l’identité de Cicia Virkas, dans le quartier de Sladkiy, au cœur du royaume des Barkov. Elle subsiste en commettant des larcins, parfois criminels, pour nourrir ses amis réfugiés de l’ancien empire de son père.
Sa prochaine mission est périlleuse : elle doit infiltrer le palais pour voler le tsar en personne. Malgré les risques, elle sait que le butin en vaut la peine, car il permettra de mettre ses amis à l’abri du besoin. Cependant, le soir du vol, rien ne se passe comme prévu. Trahie, elle se retrouve en route pour les geôles du palais, tandis que ses amis et tout son quartier sont victimes d’une rafle.
Face à son crime, la punition est la mort. Mais Cicia n’a pas survécu au meurtre de sa famille pour mourir bêtement pour un vol. Elle choisit la seule option possible : entrer en servitude et combattre dans l’arène pour gagner sa liberté.
Au palais d’Aleksander Barkov, une rumeur prétend que le tsar n’est pas humain, mais possédé par un monstre qui le rend immortel. C’est plutôt une bonne nouvelle pour l’héritière des Jovanovic, qui n’est pas totalement humaine non plus.
Un récit pas comme les autres
Lorsqu’on est une férue de lecture et qu’on n’en est pas à sa première œuvre de dark fantasy, on a toujours peur, en découvrant un nouvel ouvrage, de retrouver les mêmes ressorts narratifs, les mêmes rebondissements, en un mot comme en cent, de ne pas être surpris. Et nous devons dire que cette fois ci, nous l’avons été.
Tout d’abord, on accroche directement au style de l’autrice, très simple mais sophistiqué, descriptif, contextualisant, empathique. Ensuite, l’imaginaire s’emballe automatiquement lorsqu’on fait référence à une jeune impératrice ayant échappé par miracle au massacre des siens. On pense immédiatement à Anastasia de la famille des Romanov et à sa légende. Combien ont cherché, dans tous les pays d’Europe, celle qui aurait pu devenir l’impératrice de toutes les Russies ? Ici, l’héroïne se confronte à une dure réalité : celle de devenir orpheline et de devoir se débrouiller seule, sans sympathisant à sa cause ou à son héritage. À cette thématique se greffe un trigger warning qui a été assez bien traité, celui de l’influence sur un mineur, très largement connoté à des dynamiques incestueuses. Contrairement à beaucoup de dark romance ou fantasy qui surfent sur des thèmes choquants pour le plaisir de provoquer, l’autrice décrit avec brio les mécaniques de soumission et d’ascendant d’un majeur sur une mineure. C’est l’occasion de parler de notions comme le consentement ou encore la manipulation. En dehors de ces éléments, il y a une réelle fluidité dans le texte et dans la narration, qui fait vraiment du bien.
L’Arène est un premier tome très prometteur, qui possède de nombreuses qualités et qui accroche véritablement par sa proposition et son angle littéraire. Nous serons bien évidemment au rendez-vous lors de la sortie du deuxième tome avec une impatience certaine.