auteur : Gisèle Pineau
édition : Philippe Rey
sortie : janvier 2016
genre : roman
Lorsque Marcello, le fils de Sybille, apprend que son père est toujours vivant, il décide de retourner en Guadeloupe pour le retrouver laissant ses « deux mamans » en prises avec leurs vieux souvenirs. Au travers de l’histoire de Sybille et Lila, en faisant des allers retours dans les vies de leurs ancêtres qui peuvent expliquer en partie ce qu’elles sont devenues, Gisèle Pineau nous livre un récit de vie poignant mais pas toujours évident à comprendre.
L’âme prêtée aux oiseaux est construit comme une sorte de puzzle où les différentes pièces sont disséminées à travers les pages et qu’il est parfois difficile d’accorder, de regrouper, d’imbriquer. A cause du nombre foisonnant de personnages tout d’abord mais aussi à cause du choix de l’auteure quant à la construction du roman. L’histoire n’est pas déroulée de manière linéaire, on passe d’un personnage à l’autre, d’un moment de vie à un autre sans aucun repère dans le chapitrage et sans qu’il ne semble y avoir un lien avec l’histoire.
L’histoire principale est en effet bien cachée, dissimulée sous les couches formées pat les morceaux d’existences des personnages secondaires. A la fin de l’ouvrage on reste malheureusement un peu sur notre faim parce que l’on ne comprend pas réellement où l’auteure désire en venir ou quel message elle tente de faire passer si ce n’est qu’il faut croire en l’amour quel que soit la couleur de la peau, la langue ou la culture. Le bon point de ce livre réside surtout dans la retranscription de légendes (ou réels récits ?) créoles et la mixité des destins au départ d’une époque où l’esclavage sévissait encore en Guadeloupe. Le style de Gisèle Pineau est assez ampoulé : les phrases bien tournées se disputent la préséance aux formules plus hasardeuses qui n’apportent rien au texte ayant même tendance à l’alourdir quelquefois.
Néanmoins, pour ceux qui aiment les récits de vie un peu alambiqués où se côtoient souvenirs empreints de sorcellerie, d’amours naissants ou déçus, de filiations honteuses et d’ancêtres aux vies parfois extraordinaires dont l’origine prend sa source dans cette lointaine Guadeloupe, à travers la France pour s’achever aux Etats-Unis, vous serez comblés.