auteur : Eugène Durif
édition : Actes Sud
sortie : janvier 2015
genre : roman
Histoire de cœur, histoire de vie, L’âme à l’envers retrace le parcours de Bernard, un photographe un peu trop rêveur et complètement dépassé depuis le départ d’Elma, la femme de ses nuits. Il erre dans Lyon, le lieu de leur rencontre, et se remémore avec nostalgie son histoire, leur histoire. Elma, elle a refait sa vie avec Ludo. Pourtant, est-ce vraiment Bernard qu’elle a voulu fuir en quittant Paris ? Pourquoi continue-t-elle à lui envoyer des messages ? Qui est ce mystérieux Lionel B qu’elle craint tant ? Pour le savoir, Bernard devra reprendre pied et affronter les dures réalités de la vie.
En partant d’un sujet réaliste, L’âme à l’envers fait partie de ces ouvrages auxquels on peut facilement s’identifier. On a tous connu une rupture difficile où l’être aimé hante nos rêves et notre mémoire. Une rupture dont on peine à se remettre et qu’il faut parfois subir. Certains passages touchants de vérité parviennent à nous heurter et nous plongent avec nostalgie dans nos propres souvenirs. Comme un miroir, l’ouvrage reflète avec sobriété le quotidien des hommes, leurs faiblesses, leurs craintes et leurs échecs. Dans cette chronique pathétique, on s’autorise alors un bovarysme à demi avoué.
Poétique et sensorielle, la plume d’Eugène Durif est fluide. Cependant, le style ne fait pas tout et il faut laisser du temps aux mots pour qu’ils finissent enfin par nous imprégner. Dans cet exercice de style, il est vrai que l’on se perd parfois. La superposition un peu brouillonne des chapitres, les références obscures et le changement brusque de narrateur sont particulièrement déroutants et parfois même éprouvants pour le lecteur. Cette introspection dans la tête du héros finit par lasser et les relents SM n’apportent rien à une intrigue quasi inexistante et qui se fait attendre,…En vain.
C’est l’histoire d’un mec certes, mais pas des plus passionnantes…