scénario : Olivia Burton
dessin : Mahi Grand
éditions : Steinkis
sortie : janvier 2015
genre : Road trip, autobiographie
Remonter jusqu’aux racines de son histoire et de sa famille. Voici le thème de cette superbe bande-dessiné qui dépeins tous les aspects de ce parcours originel et original avec poésie et justesse.
Olivia est fille de pied-noir. L’Algérie c’est un pays étranger qui pourtant fait partie d’elle. Alors elle décide d’aller marcher à travers les souvenirs de sa famille pour se rapprocher de ses ancêtres mais aussi d’elle-même.
En ce qui concerne la narration, il y a un intéressant travail fait sur les couleurs. Tout l’album se compose dans des nuances de gris et les seuls couleurs qui apparaissent sont celles sur les photos qu’Olivia fait. Cet artifice narratif est judicieux.
Autre point concernant la structure narrative et l’agencement des dessins. On sort du classique planche par planche pour se retrouver face à des dessins sortant du cadre et à des phylactères survolant les planches. A bien y regarder, cet album se permet toutes les libertés que le cinéma peut offrir.
Des raccords, des plans fixes, des superpositions d’images, des récits dans le récit… Il n’y a pas de limite narrative et un bel équilibre se fait entre le visuel et l’écrit.
L’Algérie c’est beau comme l’Amérique c’est en fait un road trip avec une voiture et deux acteurs principaux croisant la route de différents personnages hauts en couleur.
En ce qui concerne le texte, celui-ci est truffé d’informations historiques et les personnages qui traversent l’album permettent d’apporter un surplus d’histoire à travers leur propre récit de vie. Un mélange fin d’humour et de gravité.
Le terme pied-noir qui est le pivot de toute l’histoire est un terme qui cristallise de nombreuses définitions et surtout qui cristallise de nombreux clichés que cette album arrivent à montrer sans juger. Il n’y a pas de prérequis historique pour apprécier ce récit à sa juste et émouvante valeur.
Une lecture à conseiller.