Texte d’Olivier Liron, mis en scène par Douglas Grauwels, avec Olivier Liron, Pauline Sikirdji, Lawrence Williams, Emilie Flamant. Du 24 avril au 5 mai 2018 au Varia.
Olivier Liron, d’abord seul sur scène, nous raconte son quart d’heure de gloire, quand en 2012, il a participé à Question pour un champion et est devenu ainsi le plus jeune Super champion du jeu.
Mais à y repenser, ces victoires n’ont dans le spectacle pas tant d’importance que ça. C’est sa vie quotidienne, les raisons qui l’ont poussé à participer qu’Olivier nous raconte. Et ce sont les sentiments, les émotions dans lesquelles il était que l’on nous fait ressentir. Ce spectacle est aux antipodes de la vantardise et de la prétention, de même qu’il ne tombe jamais dans le pathos ou l’auto-flagellation. La participation à Question pour un Champion n’est qu’un prétexte au récit d’une personne comme il y en a d’autres. Une qui cherche sa place à l’école au milieu des autres si différents, ou dans la société, une qui la cherche dans son corps qu’elle trouve trop mou ou trop moche, et une qui gère la présence de l’autre personne, celle qui bouleverse tout cela : un prétexte à raconter la famille, les origines, l’amour ou encore le deuil.
C’est un spectacle simple, à la scénographie épurée et semble-t-il sans trop de calcul. La mise en scène est sobre et touchante, point de feu d’artifice ou de gros effets voyants. C’est généreux et divertissant par l’humour et le duo entre l’instrumentiste et la chanteuse lyrique. La sincérité qui s’en dégage – parce qu’Olivier n’est pas acteur et ça se voit – est certainement le facteur qui permet que l’ensemble fonctionne. La fragilité des parties musicales, le caractère immédiat de la présence scénique d’Olivier, et ses émotions pas toujours très maîtrisées mais sincères, sont autant de zones de danger, qui font de ce spectacle un moment touchant de justesse.
L’art est également un sujet omniprésent par l’importance des moments dans lesquels une oeuvre d’art nous interpelle, nous bouleverse, ou nous accompagne. Le grand frisson ou la claque (comme il vous plaira) autant que le chant de ceux qui nous entourent… Reste la présence pour le moins énigmatique d’une femme, allant et venant aux côtés d’Olivier. Peut-être est-elle « la fille jolie », celle qui n’existe que dans la tête, celle qui fait qu’on est pas bien dans sa peau ? Mais ce n’est qu’une théorie. Allez-y pour vous faire la vôtre !