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    La Vraie Vie de Régis Duqué au Rideau de Bruxelles

    Mise en scène de Jérôme Nayer avec Alexandre Dewez, Janie Follet, Cédric Juliens et Eno Krojanker

    Du 23 septembre au 11 octobre 2014 à 20h30 au Rideau de Bruxelles

    Oyez, Oyez braves gens, le Rideau de Bruxelles a posé ses valises rue Goffart à Ixelles et pour ouvrir la saison 14/15, direction le bout du monde pour un spectacle divertissant et dynamique mais qui manque quelque peu de cohérence et de souffle.

    Ici, c’est vachement bien, personne pour nous emmerder. Ici, c’est le bout du monde quelque part en Amérique du Sud, il n’y a personne à part Santiago, un local aux allures de G.O. un peu trop survolté pour être honnête, Nathalie, une vacancière dépressive en mal de spiritualité et deux nouveaux arrivants, trentenaires et blasés de l’Occident en quête de la vraie vie.

    Rien de nouveau sous le soleil : la crasse, le stress, l’agressivité de la vie quotidienne, ça use et ça donne des envies d’ailleurs. Et les deux personnages principaux ont besoin d’un bon bol d’air.  La thématique n’est pas vraiment nouvelle : la pièce explore notre désir d’évasion. Mais si l’herbe est plus verte chez le voisin, on arrive vite à la conclusion que, finalement, on est mieux chez soi parce que de toute façon, c’est partout pareil.

    Sur un mode vaudevillesque tant dans l’écriture que dans les personnages, la pièce prend des allures de bonne blague à la répartie cinglante. Ajouté à un comique de répétition asséné avec une belle énergie, La Vraie Vie développe un humour un peu potache, parfois facile mais de bon aloi où les personnages sont de sympathiques caricatures d’eux-même.

    Relativement superficiel, le texte ne fait qu’effleurer le problème qu’il soulève tout en voulant se donner des airs poétiques lors de deux apartés maladroitement greffés au reste de la pièce. S’ils s’y imbriquent difficilement tant au niveau du ton que de la continuité de l’intrigue, ces deux moments de lyrisme amènent une dimension supplémentaire intéressante mais malheureusement inexploitée.

    La mise en scène, parfois un peu hasardeuse, a le mérite d’exploiter quelques trouvailles intéressantes et franchement drôles notamment dans sa représentation de la forêt humide qui prendra vie sous vos yeux ébahis. Jérôme Nayer utilise l’éclairage pour recréer des effets de montage cinématographique : ellipses, fondus au noir, montage rythmique et écran de fin confirment la tendance du scénario à vouloir jouer sur un effet comique et référencé. Pas étrange donc que Les Bronzés nous passent par la tête à certains moments.

    Entre comique de vacances et crise existentielle, La Vraie Vie a un peu de mal à se forger une identité mais reste un bon moment de divertissement qui vous permettra de rire un bon coup, revivre un petit peu de vos vacances au soleil et prolonger l’été au moins dans vos têtes.

    Mathieu Pereira
    Mathieu Pereira
    Journaliste

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