Titre : La Voie de l’archer
Auteur : Paulo Coelho
Editions : J’ai Lu
Date de parution : 14 octobre 2020
Genre : Roman philosophique
Paulo Coelho, c’est presque une marque déposée, qui garantit un roman philosophique, à la recherche de spiritualité. En ouvrant un livre de l’auteur brésilien, on s’attend à un conte poétique, à l’image de L’Alchimiste, roman qui a fait son succès. La Voie de l’archer confirme cette tendance.
Le livre a deux facettes : une narrative, l’autre philosophique. L’un encadre l’autre. Le cadre narratif est plutôt difficile à décrire, tant il est peu précis, comme “dépersonnalisé”. Le récit s’ouvre sur l’arrivée d’un étranger dans un village dont on ignore tout. Le nouvel arrivant demande à voir Tetsuya, celui qu’on dit être le meilleur archer du pays, car il veut l’affronter. Tetsuya fait une démonstration de son art à l’étranger venu le rencontrer. Un garçon du village, témoin de la scène, demande ensuite au grand maître de lui enseigner son art. C’est alors que le narratif cède sa place au philosophique : Tetsuya enseigne à son nouveau disciple la mystérieuse « voie de l’archer », le parcours de toute une vie. L’arc, la flèche, la posture, la cible,… Tout est passé au crible par le maître et présenté sous forme de petits préceptes philosophiques, métaphores susceptibles de guider le quotidien de chacun.
La facette narrative est floue donc, sans caractère, et l’aspect philosophique sonne creux. On croirait lire un horoscope, tant ce sont des généralités, des banalités. On en vient à se poser la question : “À force de chercher du sens, ne finit-on pas par le perdre ?”. On cherche la consistance du roman, en vain : l’auteur propose une poésie vide, une mosaïque métaphorique sans véritable contenu. Les images qui ponctuent le livre ne sont pas désagréables, la forme également, mais les mots sont sans saveur pour qui voudrait goûter du sens. On sent que l’auteur surfe sur la fin de la vague de L’Alchimiste.
Bref, La Voie de l’archer ne nous apporte pas grand-chose, malheureusement. On sort de notre lecture déçus, avec cette impression frustrante de n’avoir gardé en mémoire aucun mot, aucune phrase marquante.