Titre : La vieillesse de l’axolotl
Auteur.ice : Jacek Dukaj
Edition : Rivages
Date de parution : 09 octobre 2024
Genre du livre : Roman
Considéré comme le successeur de Stanislaw Lem, Jacek Dukaj explore dans ses œuvres de science-fiction des thèmes comme la singularité technologique, les nanotechnologies et la réalité virtuelle. Dans La vieillesse de l’axolotl, il évoque les questions fondamentales de l’âme et de la singularité de l’espèce humaine, mais également de l’attitude face à la vieillesse et de la solitude. Un thème passionnant qui est malheureusement desservi par une écriture qui pêche par sa trop grande technicité.
Juste avant qu’une catastrophe cosmique éradique tous les organismes vivants de la surface de la Terre, un petit nombre d’humains copient des versions numérisées de leur esprit sur du matériel informatique. Privés de corps, ils continuent d’exister en se téléchargeant sur des machines industrielles, des robots militaires et des sexbots inspirés de mangas japonais. Noyés dans la nostalgie d’un monde perdu, les survivants créent civilisation après civilisation, développent de nouvelles religions, forment des alliances et se livrent bataille.
Transhumanisme?
Si la forme n’était pas si abrupte, si elle n’était pas polluée par tout un jargon technologique, La vieillesse de l’axolotl serait le livre de philosophie parfait pour s’interroger sur les grandes questions de notre temps. On aura rarement évoqué, concentré dans un ouvrage unique, tant de sujets qui concernent notre société, de l’emploi des intelligences artificielles, à des interrogations sur ce qui nous rend unique en tant qu’être humain. Mieux que tous les livres sur le transhumanisme, le récit de Jacek Dukaj évoque sans tabou ce que pourrait devenir une société totalement dématérialisée, qui tend de facto vers l’immortalité.
Malheureusement, on est souvent freiné dans notre quête philosophique par une forme narrative qui pourrait perdre de nombreux lecteurs, tant celle-ci emprunte à un vocabulaire des habitués des jeux de rôle et de la pop culture japonaise en général.
Bilan mitigé donc pour La vieillesse de l’axolotl qui regorge de thèmes intéressants mais ne se donne pas la peine de les rendre accessible au plus grand nombre.