Titre : La vie que tu t’étais imaginée
Autrice : Nelly Alard
Editions : folio
Date de parution : 13 mai 2021
Genre : biographie, enquête
Nelly Alard, après une carrière d’actrice en demi-teinte, s’est tournée avec plus de succès vers la littérature. Après les ouvrages primés, Le Crieur de nuit et Moment d’un couple, elle se penche, avec La vie que tu t’étais imaginée, sur deux de ses passions : le cinéma et Sissi, la célèbre impératrice au destin tragique popularisée entre autre par la saga de films mettant en scène Romy Schneider.
De sa passion, va découler l’enquête d’une vie : est-ce qu’Élisabeth de Wittelsbach ou Sissi a eu un enfant caché, la petite Karoline qui a ensuite donné naissance à Elisabeth, qui elle-même deviendra une vedette éphémère à Hollywood sous le nom de Elissa Landi dans les années 30 ?
Si les protagonistes de l’histoire ont réellement existé, les historiens ont réfuté la filiation entre Sissi et Karoline. A l’époque seule, une nièce fantasque de l’Imperatrice, Marie Larisc, a confirmé la version de Karoline. Malgré tout, comme dans toutes légendes, des similitudes troublantes résistent aux preuves censées être irréfutables. Nelly Alard passera alors trente ans de sa vie à enquêter sur le sujet, ayant aussi l’appui de Caroline Thomas, la fille d’Elissa Landi, qui aimerait bien en savoir plus sur son héritage familial.
Si elle sait qu’elle ne connaîtra jamais vraiment la réponse, Nelly Alard a écrit cet ouvrage pour donner sens à son travail mais s’en sert aussi pour établir un parallèle sur sa propre vie, sa manière d’enquêter et de parler d’Elissa Landi, actrice qui a eu son heure de gloire mais qui fut par la suite oubliée. Pour cela, elle sépare son livre en deux parties : une première où elle entremêle son enquête, sa vie, sa passion, les découvertes, la vie de l’Impératrice et sa supposée descendance et ensuite, une partie biographique consacrée entièrement à la vie et la carrière d’Elissa Landi.
Si l’exercice est passionnant et le sujet intriguant (même pour ceux qui ne sont pas pris de passion par le glamour tragique de Sissi Impératrice), la structure complexe de la première partie, peut dérouter certains ou captiver les autres mais est réalisée avec talent. La seconde partie, ne risque par contre de n’intéresser que les cinéphiles, l’histoire étant moins dingue et souffrant de répétitions des indications déjà perçues dans la première partie.